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Les gilets jaunes demandent un moratoire de la hausse des taxes et le rétablissement de l’ISF

Au lendemain d’une nouvelle manifestation, les gilets jaunes demandent un moratoire de la hausse des taxes sur le carburant, aussi bien sur celle entrée en vigueur que celle à venir le premier janvier 2019. Cette hausse des taxes sur le carburant en 2019 équivaudrait à 3,9 milliards d’euros. En plus de ce moratoire les gilets demandent le rétablissement de l’IFS qui lui rapportait 4 milliards d’euros.

En 2015 et en 2016 pour Bercy l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) avait rapporté 5,4 milliards nettement supérieur aux 4 milliards que le gouvernement déclare. Impôt sur la fortune immobilière, (IFI) le nouvel impôt qui remplace l’ISF ne rapporte qu’un milliard, donc une moins-value de 3 milliards selon le gouvernement ou de 4,4 milliards selon les chiffres de Bercy.

Au fait le rétablissement de l’ISF d’annuler les effets de l’éventuelle suppression de la taxe sur les carburants.

Depuis le début du mouvement, Emmanuel Macron et Édouard Philippe répètent qu’ils garderont le cap et ne reculeront pas.

Le député (Modem) du Finistère ne se dit pas opposé à l’idée « pourquoi pas ». Si elle a la vertu de ramener un dialogue serein, ce serait effectivement un premier pas.

12 présidents de régions  également sont du même avis que les gilets jaunes. Dans une tribune publiée dans l’opinion, ils appellent à un moratoire sur la hausse des taxes.

Le 23 novembre, la présidente LREM (La République en marche, majorité) de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Brigitte Bourguignon face aux revendications de ce mouvement avait pourtant appelé à voter « un moratoire d’un trimestre sur les hausses de taxes sur les carburants ».

Dans un entretien au « Monde » elle déclarait alors :

« Ne pas faillir sur la transition écologique est dans l’intérêt de tous. Tout en gardant son cap, le gouvernement doit infléchir le calendrier de la mise en œuvre de la taxe carbone. C’est pourquoi je propose que nous votions un moratoire d’un trimestre sur les hausses de taxes sur les carburants afin que le dialogue se noue dans un climat apaisé.»

Elle déclarait que « le volet protection prévu pour accompagner la hausse des taxes sur les carburants n’est pas suffisant », et ce « malgré les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement ».

La suppression de l’ISF qui rapportait 4 milliards et l’établissement de la taxe carburant qui rapporteraient le même montant est vue par les gilets jaunes comme un autre geste du président des riches qui envoie un signal pour les copains qui l’ont fait roi.

 

Fatih Tufekci

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