« Le baccalauréat nouvelle mouture s’organise autour de quatre épreuves finales dont deux qui évalueront la « spécialité » de l’élève, et d’une « grand oral ». Ces épreuves comptent pour 60% dans la note, le reste étant réservé à un contrôle continu ».
Depuis sa première édition en 1909, de nombreuses étapes ont jalonné l’histoire du baccalauréat, menant d’une démocratisation progressive. Diplôme national, premier grade universitaire, le baccalauréat constitue aujourd’hui un rite de passage dans l’imaginaire collectif, transformant les lycéens en étudiants. Il constitue la clé de voûte du système éducatif, pilotant l’organisation des enseignements du lycée. Aujourd’hui environ 8 personne sur 10 d’une génération accède au baccalauréat, une proportion quatre fois plus élevée qu’en 1970. C’est seulement 50% d’une classe d’âge en Allemagne entre l’Abitur et la bac professionnel.
En France, les inégalités sociales en matière d’accès au diplôme persistent.
Si plus de 90% des enfants de cadres supérieurs accèdent au baccalauréat, seuls 65% des enfants d’ouvriers (et à peine 40% des enfants d’ouvriers non qualifiés) y parviennent. Dans un monde de plus en plus complexe, il est nécessaire d’élever les qualifications de plus grand nombre. Après la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, le ministre de l’Education Nationale a lancé le chantier de la réforme du baccalauréat. Trop lourd, trop cher, il es accusé de tous les maux et devrait donc être simplifié, « musclé »…il serait réduit à un diplôme maison de fin d’études secondaires et sa valeur ainsi soumise à la réputation du lycée et au choix de deux spécialités.
Parallèlement, le gouvernement prépare une réforme de l’apprentissage et souhaite le développer aux dépens de la voie professionnelle scolaire.
Ce projet tourne ainsi le dos à l’ambition d’offrir aux jeunes issus des classes populaires une formation complète dans les établissements publics d’enseignement professionnel, qu’ils relèvent de l’Education nationale ou de l’Enseignement agricole et maritime.
Quant à Parcoursup, plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur, elle institutionnalise une sélection reposant sur les choix de spécialité au lycée et des éléments extra-scolaires. Ce système de savoirs « à la carte » existe déjà au Royaume Uni où il est dénoncé depuis au moins une vingtaine d’années. Des mouvements syndicaux de l’Education appellent à étendre et renforcer le mouvement de contestation de la loi « orientation et réussite des étudiants », des réformes du Bac et du lycée.
HK