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Les sans-abris de Grenoble

Dans la continuité des événements qui ont lieu sur les campus de différente ville en France (Lyon, Dijon, etc.) un collectif, la Tambrouille soutenu par les étudiants a eu l’initiative d’une occupation d’amphithéâtre lundi 4 décembre à Grenoble Alpes pour loger des personnes demandeurs d’asile sans hébergement qui dormaient au parc Paul Mistral à Grenoble. L’occupation se trouve désormais dans le Patio, un espace encore plus grand, avec de nombreuses salles, transformé en chambre, capable d’accueillir jusqu’à 60 personnes.

Ces actions ont vocations à interpeller les pouvoirs publics sur une situation qui est en contradiction avec la loi française car dans le cadre des conventions internationales qui concernent l’asile politique, la France est dans l’obligation de fournir un logement décent à quiconque formule une demande d’asile sur le territoire français. C’est un appel à une prise de responsabilité nationale pour que l’Etat français mette en pratique les valeurs humanistes auxquelles elles se réclament dans le monde entier.

Malgré l’urgence météorologique, les chiffres officiels communiqués par la préfecture comptabilisent plus de 2 000 personnes à la rue actuellement à Grenoble en dépit des 10 000 logements inoccupés dans la ville.  La réquisition de ces bâtiments libres est une revendication porté depuis bien longtemps déjà mais qui reste sans suite.

Un communiqué officiel autorise l’occupation des lieux jusqu’au 22 décembre, date à partir de laquelle aucun motif humanitaire ne sera pris en compte pour justifier de la suite de cette action selon la préfecture. Or, les demandeurs d’asile et les diverses associations en place refusent la proposition de la préfecture de mettre en place l’ouverture d’un gymnase pour continuer à abriter ces personnes sans logements car il suffit que la température remonte quelque peu dans la positive pour que le plan grand froid soit annulé, c’est-à-dire que le gymnase soit fermé, remettant ainsi ces personnes dans une situation extrêmement précaire et difficile à vivre psychologiquement. Il y a donc un vrai rapport de force qui s’organise et qui reste à consolider dans le but de pérenniser cette action au sein du Patio.

La dimension matérielle du Patio est gérée par la Tambrouille et les nombreux étudiants qui se relayent alors que la communication se fait via les différentes organisations, associations et bénévoles qui s’impliquent sur place, formant dès lors un gros réseau de soutien.

Vous pouvez également apporter le vôtre (dons et autres) directement sur place au 1133 rue des résidences sur le campus universitaire de Grenoble ou par le biais de la page Facebook : Le Patio Solidaire – Grenoble.

Keles Dudu

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