La France est une vieille démocratie européenne. Sur plusieurs points, elle a été précurseur et peut être fière de son passé même si la partie colonialiste fait tâche à cette épopée. Mais, depuis un certain temps, beaucoup de problèmes liés notamment à la montée du populisme en Europe inquiète les citoyens français surtout ceux qui sont issus de l’immigration.
Il y a bien sûr le sujet de la laïcité qu’on ajoute à toute les sauces. Comme le faisait remarquer, le sociologue Thomas Guénolé, le déclin de la France nourrit l’islamopsychose. Ainsi, des personnalités politiques aussi bien de l’extrême droite comme Marine Le Pen, de droite comme Nadina Morano ou de gauche comme Manuel Valls n’hésitent pas à désigner l’Islam comme la source de tous les problèmes.
Effectivement, si notre pauvre président Emmanuel Macron, doit piquer 5 € à tous les locataires pour sauver la France, c’est uniquement la faute à l’Islam. Et sans l’Islam, il est évident que tous les locataires auraient eu 5 € de plus ! Quelle merveille !
Chaque année, c’est la même cacophonie. L’histoire de crèche revient sur la table. Et bien sûr sans l’Islam, toutes les mairies seraient décorées de ces merveilleuses crèches qui nous rappellent le prophète Jésus. Sauf que, quand cette laïcité a été votée, il n’y avait pas d’Islam en France. D’ailleurs, le statut particulier de l’Alsace est le meilleur exemple non ? Pourtant, Robert Menard, trouve que les crèches sont « la culture » des judéo-chrétiens et donc pas besoin d’appliquer la laïcité car c’est les musulmans qui sont gênés. Ce qui est totalement faux.
De toute façon, cela ne lui dérange absolument pas demander une application de la loi en fonction de la religion des citoyens. Au diable la laïcité qui ne prend pas en compte sa culture ! Mais, si non, ça ne sert à rien d’expliquer à notre cher maire que ce n’est pas les musulmans qui sont dérangés par « cette culture » mais ceux qui ont un problème avec les confessions des citoyens.
Ils pourront tenter d’interdire notre #crèche de 2017, de 2018 ou celle de 2030. On ne cédera jamais sur notre culture !#Béziers
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 10 novembre 2017
La religion, une affaire de privée !
A chaque débat, les spécialistes auto-proclamés de la laïcité, arguent que la religion est une affaire de sphère privée. Or, l’Observatoire de la laïcité, très critiquée par les milieux fascistes pour ses positions pro-liberté, rétorquent que celle-ci, au contraire, est la permission d’expression de ses convictions y compris en public.
C’est pourquoi, l’interdiction à l’instar du voile dans l’espace public serait totalement contraire à la constitution.
Prière de rue, une pratique illégale ?
Depuis des mois, des musulmans de Clichy prient les vendredis dans une zone piétonne pour protester contre la fermeture de leur mosquée.
Comme d’habitude, ça serait les musulmans, les sauvages qui « ne respectent pas les valeurs de la laïcité et qui provoqueraient le République ».
Pour en finir avec cette pratique, les élus, essentiellement de droite, se sont autoproclamés justiciers pour s’en prendre à des fidèles musulmans. Ils n’ont pas hésité à bousculer physiquement les musulmans tout en chantant la marseillaise. Ainsi, la Marseillaise serait synonyme de la laïcité ! Sur ce, cette information a été titrait comme suit :« Des élus perturbent la prière de rue illégale » titrait Le Parisien.
Immense succès du rassemblement des élus pour soutenir l’Etat de droit et la laïcité républicaine. Stop aux prières de rue illégales ! Merci à tous pour votre soutien fantastique ! #Clichy pic.twitter.com/FbvjJ4BWjR
— Rémi Muzeau (@RMuzeau) 10 novembre 2017
Au-delà du titre totalement vide du sens, dans la mesure où, on ne peut pas perturber quelque chose d’illégale mais c’est surtout cette volonté de faire croire que la prière de rue est illégale.
La France, sous le règne du très droitier Nicolas Sarkozy, avait fait des déclarations fracassantes pour interdire totalement ces pratiques sans jamais y parvenir. D’ailleurs, Marine Le Pen avait été condamnée pour avoir qualifié « d’occupation nazie les prières de rues ».
On ne peut pas donc dire que c’est illégal vu qu’il n’existe pour le moment aucune loi qui l’interdit. C’est d’ailleurs en vertu de la liberté de religion que la Déclaration des Droits de l’Homme garantie à chaque citoyen que cela n’est pas possible. Bien sûr, je ne parle de la partie, perturbation de la circulation, etc..
De ce fait, comment certains médias peuvent continuer à désinformer totalement ? Et surtout, aucun de ces médias et des élus, ne s’y penchaient sur la promesse d’une nouvelle mosquée. Sur une vidéo qui circule sur le net, on entend le maire « promettre une nouvelle mosquée digne de ce nom ». Une fois de plus et comme d’habitude, le manque d’expérience en politique des musulmans, montrent que ce ne sera ni la première, ni la dernière fois qu’ils vont se faire avoir.
Prières de rue : Dédicace vidéo à la centaine d’élus – qui ont volontairement bousculé des musulmans de #Clichy – cocufiés par le maire @Rmuzeau, en particulier @vpecresse son alter-ego communautariste. pic.twitter.com/XDQJ6ybtOS
— Al Kanz (@Alkanz) 12 novembre 2017
De plus, la défense du maire consistant à dire qu’il y a déjà une mosquée montre le mépris total des élus à l’égard des musulmans. Il ne pourra jamais se permettre de dire qu’une église va être fermée parce qu’il existe une autre ailleurs ! Or, il voudrait « foutre » tous les musulmans dans la même mosquée.
Pourtant, les prières de rues ne sont pas le seul fait des musulmans. ce détail semble échapper à de nombreux « spécialistes ».
Des prières de rue sont organisées – et annoncées -très régulièrement et ostensiblement depuis des années dans plusieurs villes de France, dont Paris.
Laïcité ? Oui, uniquement contre les musulmans #PrieresDeRueCaSuffit pic.twitter.com/ttcLsUlAA9— Al Kanz (@Alkanz) 10 novembre 2017
En fait, le plus grand problème de la France c’est d’accepter la présence des musulmans. Mais je comprends qu’à force de lire des âneries sur la théorie de grand remplacement ou d’être gouverné par la Charia en 2022, ils se méfient de plus en plus.
Pourtant, en Alsace, où la laïcité est appliquée d’une manière plus apaisée, aucun problème de ce type est constaté.
Je me souviens qu’en 1992, quand j’avais 15 ans, nous avions prié Place Broglie, devant l’hôtel de Ville car la mosquée nous avions était trop petite. Ce n’est qu’en 1997, que le maire de l’époque, Madame Trautmann avait autorisé, dans une zone artisanale l’implémentation d’une ancienne usine en une mosquée. Aujourd’hui, cette mosquée va être détruite pour laisser place à une vraie mosquée.
Plusieurs autres sont en cours de constructions ou en été inaugurées. De ce fait, la mairie n’a pas besoin de gérer ce genre de crise. Et si seulement les maires des autres régions notamment parisiennes, pouvaient avoir la même approche, on pourra vivre paisiblement.
La majorité des musulmans ne réclament pas un passe-droit. Ils veulent juste que leurs droits comme des vrais citoyens soient respectés et que les promesses soient tenues.
Une mosquée à l’intérieur de la ville n’est pas un passe-droit mais bien un droit. En respectant cette volonté, la République sera tellement dans le cœur de tout le monde. Or, une telle frustration pourra pousser d’autres à des bêtises irréparables.
Il faudra que cette chasse aux sorcières s’arrête et c’est le devoir du Président de la République. La radicalisation n’est pas seulement le problème des musulmans. Une partie des laïques se radicalise également. Mais je n’ai pas bon espoir avec Emmanuel Macron qui s’aventure trop souvent sur le chemin de ses prédécesseurs.
Fatih KARAKAYA
Ce texte a été publié en premier lieu sur Straturka