Selon Le JDD, François Fillon porte des costumes sur mesure de plusieurs milliers d’euros offerts par un «ami généreux».

Depuis 2012, il aurait ainsi acquis pour près de 48.500 euros de vêtements, dont certains ont été payés par des tiers. Et, toujours d’après les informations du journal, 35.500 euros auraient été réglés en espèces.

Parmi ces achats, le JDD détaille: un costume à 7000 euros, trois vestes au col Mao de «type forestier», vêtement légendaire de l’enseigne parisienne Arnys, pour 15.000 euros, un blazer pou 4500 euros, deux pantalons pour 5000 euros et deux pulls en cachemire pour 4000 euros.

Selon Le JDD, un mécène a signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys. «J’ai payé à la demande de François Fillon», a affirmé «l’ami généreux» au JDD. Le reste des montants n’est pas précisé.

Une affaire qui fait réagir.

Le candidat du Parti Socialiste Benoît Hamon a choisi l’ironie pour dénoncer ces nouvelles révélations. «Personne ne me fait des chèques pour me payer mes costumes, je les achète moi-même, et si possible pendant la période des soldes, cela me revient moins cher».

Que dit le règlement du Parlement ?

Une décision du bureau de l’Assemblée remontant à 2011 «rend obligatoire la déclaration de tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros». «En cas de manquement, le déontologue peut, après en avoir informé le député, saisir le Bureau de l’Assemblée nationale. Si le Bureau conclut à l’existence d’un manquement, il rend publiques ses conclusions; il peut également, depuis la réforme du Règlement adoptée le 28 novembre 2014, assortir ses conclusions de sanctions disciplinaires à l’encontre du député».

Quel est le risque ?

L' »ami généreux » de François Fillon préfère, pour le moment, rester anonyme, mais son identité, si elle était dévoilée, pourrait changer la donne. S’il est effectivement un proche du candidat, et que ce cadeau a été réalisé « dans un cadre strictement privé », alors le député de Paris n’a pas à déclarer ces costumes. S’il n’est pas un proche de François Fillon, ce gros cadeau peut entraîner un conflit d’intérêts, et c’est notamment pour éviter cela que la loi sur la transparence de la vie publique a été mise en œuvre.

Quelle est la réponse apportée par M. Fillon ?

Dans une interview accordée au quotidien Les Echos, à paraître ce lundi 13 mars, le candidat de la droite a réagi, mais pas répondu, à ces nouvelles accusations : « Un ami m’a offert des costumes en février. Et alors ? » 

Par Mustafa Y.