La Turquie est un pays où l’industrie des séries télévisées est en plein expansion. D’après les chiffres révélés par l’industrie de production, en 2016, les séries ont été exportées pour 250 millions de dollars.
En parallèle des séries, certains films de cinémas sont aussi exploités à l’étranger. Ainsi, plusieurs salles de cinémas en Allemagne projettent régulièrement des films turcs.
Or en France, il n’existe pas de salles où ces films sont programmés dès leurs sorties. Seulement à l’initiative de quelques associations, des festivals de cinémas turcs sont organisés dans toute la France.
C’est le cas notamment de l’association COJEP Culture qui à travers ses antennes locales proposent les films en même temps que la Turquie dans plusieurs salles en France.
Or, pour certains directeurs de cinémas diffuser des films turcs n’est tout simplement pas possible pour « des raisons politiques » nous confie Ramazan Ipek responsable locale à Lons le Saunier de l’association COJEP.
En effet, « suite à une forte demande de la part de la communauté turc, je suis allé voir le directeur du cinéma 4C pour lui proposer une collaboration afin de mettre quelques séances de Recep Ivedik 5 » raconte le responsable.
Or d’après Monsieur Ipek, le directeur serait rentré dans une discussion politique en rapport avec la Turquie.
« Il a critiqué une politique prétendument répressive du président Erdogan et a affirmé que vu la situation politique en Turquie, il était hors de question pour lui de faire la propagande d’Erdogan et de l’Empire ottoman ! »
Monsieur Ipek conteste la vision du directeur d’autant plus que « le film Recep Ivedik est un film très populaire en Turquie » dont la version 4 avait même battu un record de spectateurs avec plus de 7 millions d’entrées. Les versions précédentes restent dans le top 20 des meilleurs films.
Monsieur Ipek nous précise également qu’il a informé le maire de la situation et qu’il a été reçu par le vice-président d’ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) Celui-ci aurait alors informé qu’un autre partenariat étant en cours, il était impossible de programmer des projections avec d’autres associations.
Or, Monsieur Ipek insiste sur sa version et affirme qu’il avait déjà sollicité à 3 reprises le cinéma et que celui-ci n’avait jamais parlé d’un tel partenariat.
Nous avons essayé de contacter le directeur du cinéma. Celui-ci nous a déclaré qu’il ne lui était pas possible de s’exprimer en l’état sur cette affaire. « Je démentirai en temps et en heure les propos qui me sont prêtés » précise-t-il.
De son côté Monsieur Ipek a déposé une main courante auprès de commissariat pour discrimination.
Par ailleurs, les cinéphiles turcs et français pourront tout de même visionner le film dans une autre salle de la région en version originale sous-titrée.