La Ligue des Droit de l’Homme (LDH) a demandé l’interruption sans délai du processus de dissolution administrative du média français « Nantes Révoltée », dans un communiqué publié vendredi.
Dans son communiqué la LDH a rappelé que le ministre de l’Intérieur avait annoncé, mardi 25 janvier 2022, devant la représentation nationale qu’il engageait un processus de dissolution administrative du média indépendant « Nantes Révoltée ».
Qualifiant la nouvelle décision d’une nouvelle « dérive », la LDH rappelle que « la liberté de la presse et plus largement la liberté d’expression, d’opinion et de libre critique sont des piliers fondamentaux sans lesquels le débat démocratique serait profondément entravé ».
Concédant que « la liberté d’informer connaît des limites légales », la LDH voudrait tout de même privilégier « l’intervention première du juge judiciaire, seul garant constitutionnel des libertés individuelles et d’indépendance ».
De plus, la LDH insiste sur le fait que « la multiplication de l’usage abusif de la dissolution administrative s’inscrit actuellement dans une volonté délibérée du pouvoir exécutif d’intimider et dans certains cas de réduire au silence les voix de contestation politique, bridant la liberté d’association et la liberté d’informer ».
Enfin la LDH promet d’agir « aux côtés de tous les défenseurs de l’Etat de droit et de l’idéal démocratique, pour contrarier ce projet visant à déstabiliser les équilibres institutionnels au profit du seul pouvoir exécutif ».
Dissolution en série
Ces dernières années, le gouvernement d’Emmanuel Macron a dissous plus d’associations et fermé plus de mosquées qu’en 10 ans.
En effet, le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF), la Coordination Contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), des associations de luttes contre l’Islamophobie, Barakacity, une association musulmane d’aide humanitaire ainsi que des mouvements turcs ou de l’extrême droite ont été dissous sur simple décision de conseil des ministres.
Plusieurs mosquées ont également été fermées sur la base de simple soupçon « d’incitation à la haine et d’apologie du terrorisme ».