On ne sait pas si les médias français ont changé de mains depuis une dizaine d’années mais en tout état de cause la perception que nous en avons, a changé fortement au vu de l’omniprésence des « une » mensongères et caricatures grossières et inqualifiables portant sur la Turquie.
Nous n’allons pas référencer ici ces innombrables titres accusateurs et mensongers d’une machine de guerre médiatique qui s’est mis en place du temps de Nicolas Sarkozy et qui continue de plus belle aujourd’hui, à pilonner la Turquie, la démocratie turque et infantiliser avec mépris le peuple turc dans toute sa diversité.
Le peuple turc a-t-il commit l’impardonnable, l’irréparable faute de s’être soulevé et avoir renversé dans la nuit du 15 juillet 2016 les putschistes qui, semble-t-il, avaient pourtant la bénédiction de certains en Philadelphie (US), à Washington, à Bruxelles et à Incirlik en Turquie.
Dans l’indifférence la plus totale des médias mainstream (CNN, BBC, AP, Reuters, AFP…) à cet événement rare dans l’histoire de la démocratie, le peuple turc a dit « Non! » aux putschistes gulenistes. Comme les journalistes, les politiciens européens n’ont pas même daigné manifester un twit de soutien aux héroïques démocrates turcs qui, pour défendre les valeurs démocratiques et les libertés fondamentales en Turquie, se sont jetés de toutes leurs forces devant les tanks.
Connaissez vous le bilan humain et matériel de cette tentative de coup d’Etat? 272 morts et près de 3000 blessés! Aucun média en occident n’a fait part de ce bilan. Pourquoi?
Au lendemain du putsch aucun élu européen, si prompte pourtant à réagir avec exagération lorsque la démocratie est « en péril » en Turquie, n’a adressé un mot, un message de solidarité et encore moins rendu visite à l’Assemblée nationale à Ankara, aux turcs victimes de ce coup d’État orchestré par la secte d’un protégé de Barak Obama et de Hillary Clinton, le mollah Fethullah Gülen. Réunissant un peu plus d’un millions de fidèles et situé entre la maçonnerie et l’Opus Deï, la secte Hizmet de Fethullah Gülen a réussi ce coup de force après 35 ans d’infiltration de l’armée turque, de la police, de la magistrature, de l’enseignement supérieur, de la santé…Il est difficile de comprendre pourquoi les médias en Europe assuré La Défense de cette secte?
Que serait-il passé si un tel événement avait eu lieu à Paris, Berlin, Athènes, Sofia ou Bucarest? Comment auraient réagit les leaders politiques européens?
Il faut aller sur youtube.com, revoir ces images (mot clés: « darbe », « 15 temmuz « …) pour se faire une idée des violences des attaques putschistes gülenistes: véhicules et corps humains, écrasés, déchiquetés sous les chenils des tanks, des hommes, femmes et vieillards percés et découpés en lambeaux parce que visés par les tirs de gros calibres des militaires, depuis des tanks, des hélicoptères de combat ou avions de chasse F16 qui n’ont pas hésité à tirer sur la foule de milliers de manifestants et bombarder l’Assemblée nationale, alors même que celle-ci accueillait près de quatre-vingt députés réunis pour affirmer leur opposition à ces criminels putschistes. Motus! Les médias occidentaux n’ont pas même évoqué le bombardement du parlement! Pourquoi ce silence messieurs les journalistes?
Le paradoxe est que contrairement aux événements de Gezi, où, étrangement cette fois, les CNN, France24 et autres BBC World faisaient du direct-live en permanence pour montrer au monde entier, depuis Istanbul, « les horreurs de la violence policière et de la répression du pouvoir turc », les médias occidentaux ne nous montreront pas, lors du putsch, une seule image illustrant la violence et l’aveuglement de ces criminels-putschistes…qui seront ensuite présentés comme les « victimes des purges » du President Erdoğan. Deux poids, deux mesures…médiatique que le peuple turc observe avec dégoût. C’est bien justement aussi le parti-pris injuste des médias occidentaux en faveur des putschistes que réside, peut-être, le soutien du peuple turc au President Erdoğan. Le dernier référendum en est la preuve, si les onze précédent scrutins dont Erdoğan en est sorti grand vainqueur, ne suffisent pas!
L’objectivité et la haute idée que l’on doit se faire de la déontologie journalistique lorsque l’on a pour patron de média, un marchand d’armes (Drahi, Dassault, Bolloré, Lagardère, Rothschild…detiennent 90% des médias en France) irréprochable, propre, blanc comme neige et que l’on traite un sujet portant sur un pays du tiers-monde comme la Turquie…marché potentiellement énorme en cas de guerre civile entre turcs et kurdes et qui vivent en paix depuis 1000 ans…Alors on fait de notre mieux pour jeter de l’huile sur le feu. C’est beau la démocratie!
Ainsi peut-être faut-il chercher ailleurs, les commanditaires de ces crimes abominables. Quelqu’un, une organisation peut-être internationale visiblement très puissante (au -dessus du Hizmet) aurait-elle intimer l’ordre à nos pauvres journalistes occidentaux épris de leur liberté d’expression de garder le silence sur cet aspect des réalités?…Inutile de répéter deux fois, ils obtempérèrent dès la première sommation. La question mérite objectivement d’être posé, tant ce sujet du coup d’Etat güleniste du 15 juillet 2016 est passé sous une chape de plomb médiatique dans les États membre de l’Organisation de l’Alliance de l’Atlantique Nord. Etrange en effet!
Ainsi dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que nos « grands » reporters et autres ONG se gardent étrangement d’évoquer le nombre de victimes civils de ce putsch alors même qu’ils s’inquiètent quotidiennement du sort qu’attend les criminels «victimes de purge abominable » et opéré par un « dictateur sanguinaire au pouvoir depuis 15 ans!»…
L’impression est bel et bien que le monde médiatique marche sur la tête et tente de nous faire gober d’aussi gros mensonges! Pourquoi cette ambiguïté des médias européens, américains, français?… Cette (im)posture est lâche et incompréhensible pour le peuple turc qui réclame justice et demande légitimement le rétablissement de la peine de mort aux criminels putschistes-gülenistes qui ont terrorisé tout le pays. Cette défense, cette prise de position des médias occidentaux, présentant une version des faits visant à pardonner ou du moins à justifier le putsch est scandaleusement incompréhensible et totalement inacceptable pour les milliers de victimes et proches de victimes de ce coup d’État. Pourquoi ce mépris des journalistes occidentaux aux aspiration démocratiques des turcs?
A l’instar de la France où, au lendemain des attaques terroristes du Bataclan, le peuple français a réclamé la peine de mort aux criminels-terroristes, les turcs en font autant aujourd’hui. Cette demande de justice était légitime en France et de la même manière celle-ci est légitime en Turquie. Dans ces conditions il n’est pas possible de ne pas étudier sérieusement cette demande du peuple turc qui a tant souffert du terrorisme. Faut-il le rappeler, la Turquie a été et est régulièrement la cible d’attaques terroristes (PKK, Asala, PYD, YPG, Daech, Al Kaida, FETÖ,…) dont le bilan à ce jour équivaut à près 7 attaques terroristes de type Bataclan par an et ce depuis 35 ans!
S’agissant de la Turquie, il est regrettable que nos médias en Europe tendent à présenter une seule facette de la vérité. Celle de la secte güleniste. Servant sur un plateau la seule version militante d’une secte qui après avoir échoué un coup d’Etat, n’a plus rien à perdre. Nos médias, quand à eux, ont tout perdu: la confiance du lecteur averti, qui connaît la Turquie.
JCB