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RCA : Une appréciation mi-figue, mi-raisin de la nomination précoce du Premier ministre

RCA : Une appréciation mi-figue, mi-raisin de la nomination précoce du Premier ministrethumbs_b_c_d505cc878b4a80056545c330d7cacf11

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Après la nomination, samedi, de l’indépendant Mathieu Simplice Sarandji Premier ministre par le président élu Faustin Touadéra, certains acteurs de la communauté musulmane ainsi que des alliés du Président « indépendant » au second tour, ont émis des appréciations au relent plus ou moins amer.

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Lors d’une réunion élargie lundi avec l’ensemble des acteurs politiques centrafricains. le nouveau chef d’Etat centrafricain a, en effet, désigné un proche qui avait longtemps collaboré avec lui, alors que les élections législatives sont toujours en cours (la proclamation des résultats est prévue pour le 27 avril courant au plus tard). Un choix qu’il justifie par la situation à la fois délicate et urgente d’un pays meurtri par plus de deux ans de violences générées par un conflit intercommunautaire qui a opposé ex-Séléka (groupes politico-militaires-musulmans) et anti-Balaka (anciennes milices chrétiennes).

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Loin d’être franchement indisposés par le choix du président, les différentes parties prenantes, certains acteurs politiques parmi ses alliés et des représentants de la communauté musulmane n’ont pas tardé à lâcher la bride. Contactés par Anadolu, ils laissent entendre un souhait inavoué d’atteindre le pré carré final de Bangui.

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«Le président Touadéra nous a présenté (lundi, ndlr) les raisons de son choix du Premier ministre (indépendant). A ce titre, je n’ai pas de jugement personnel. Seulement, je sais que le Premier ministre a longtemps travaillé avec le président et qu’ils se connaissent très bien », déclare Edouard Patrice Ngaïssona, président du Parti centrafricain pour l’unité et le développement (Pcud), nouvelle dénomination de l’ancien mouvement anti-Balaka (milices chrétiennes).

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«Pour la formation du gouvernement, Touadéra peut tout simplement jouir de son pouvoir discrétionnaire, mais qu’il fasse appel à nous, ce sera une démarche louable», ajoute Ngaïssona.

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Même son de cloche chez Martin Ziguélé, président du parti Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc), également allié de Touadéra au second tour. « Le président de la République a des prérogatives claires dans la Constitution, dont la nomination du Premier ministre. Il l’a fait en tenant compte des circonstances du pays. D’autant plus que le Premier ministre est très bien soutenu », affirme-t-il, soulignant que tout reste jouable pour ce qui va venir.

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Reste à savoir si Touadéra saura répondre aux attentes des 18 candidats malheureux du premier tour qui l’ont soutenu à la seconde mi-temps du match électoral. La Tâche ne semble guère facile, a priori, selon des observateurs.

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Pour sa part, la communauté musulmane a émis des réactions mitigées quant à la nomination d’un deuxième haut responsable non-musulman à la tête de l’Etat. « Je ne vous cache rien, en disant que la communauté musulmane est déçue. Elle souhaitait que le Premier ministre soit un des siens, puisque le Chef de l’Etat est chrétien, pour un meilleur équilibre », déclare à Anadolu Amat Déléris, Vice-président de la communauté islamique centrafricaine.

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Se joignant à Déléris, l’Imam Youssouf Namguéna pense, quant à lui, que Touadéra aurait mieux fait d’attendre un peu avant de désigner le Premier ministre. « Le Chef de l’Etat est allé très vite en besogne, mais on va voir ce qu’il en adviendra », assène-t-il. Il nuance par delà que le président a bien fait de couper court aux supercheries politico-politiciennes, en nommant une personnalité indépendante».

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S’exprimant dans un autre registre, Adja Katidja, membre de la Plateforme interconfessionnelle de la jeunesse centrafricaine (Pijca) regroupant chrétiens et musulmans, dit qu’indépendamment de l’appartenance religieuse des uns et des autres, les intérêts de cette frange sociale, toutes catégories confondues, priment, in fine. «J’attends du nouveau gouvernement des actions énergiques en vue de l’intégration sous-régionale, régionale et internationale de la jeunesse centrafricaine », argue-t-elle à Anadolu.

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Elu à la tête de la RCA au second tour avec 62, 69% des suffrages exprimés, Faustin Touadéra qui a entamé la formation de son gouvernement par la nomination du Premier ministre, devra entreprendre en toute urgence trois chantiers colossaux. Il y a avant tout le rétablissement de la sécurité dans un pays scindé en deux entre ex-Séléka (groupes politico-militaires de confession musulmane) et anti-Balaka (anciennes milices chrétiennes). Un conflit intercommunautaire qui opposait les deux parties plus de deux ans, a fait des centaines de morts et obligé des milliers de musulmans à quitter la RCA vers d’autres pays voisins, fuyant les exactions des anti-Balaka.

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En second lieu, il y a la réconciliation politique. Touadéra est en effet appelé à fédérer autour de lui une équipe gouvernementale homogène constituée de cadres chrétiens et musulmans, afin d’éviter tout déséquilibre ou débordement.

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L’autre défi à relever en toute urgence également est celui de la relance économique pour un pays à genoux, classé parmi les plus pauvres du monde, bien qu’il regorge de richesses naturelles, telles que le diamant.

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D’ailleurs, réagissant à certaines critiques lui reprochant d’ « avoir violé la Constitution en nommant Mathieu Simplice unilatéralement et avant l’installation de la nouvelle équipe de l’Assemblée nationale », Touadéra avait rétorqué lundi que la situation du pays l’exigeait.

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Me Hyacinthe Gbiaga, Vice-président de la Commission textes et lois au Conseil national de transition, lui, a affirmé que « L’Article 53 de la nouvelle Constitution stipule que le Premier ministre est responsable devant le Président de la République et l’Assemblée nationale. Mais, nulle part, n’est fait expressément mention de ce que le choix du Premier ministre devrait préalablement requérir l’approbation de l’Assemblée nationale».

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