Alors qu’en France le procès de Lafarge pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « mise en danger de la vie d’autrui » sur ses activités en Syrie jusqu’en 2014 (payer les terroristes de Daesh et ses groupes affiliés afin de maintenir ses activités sur place), aux Aux États-Unis, cela va plus vite.
Holcim qui a fusionné avec Lafarge en 2015 souhaite mettre pied aux États-Unis, il a notamment dépensé cette même année (2015) pas moins de 1 370 000 dollars en dépenses de lobbying. Il y a deux semaines, Lafarge/Holcim annonce avoir fait l’acquisition de Polymers Sealants North America (PSNA) d’Illinois Tool Works, spécialisée dans les solutions de revêtement, d’adhésif et de scellant, représentant un chiffre d’affaires net estimé à 100 millions de dollars en 2022.
Donc Lafarge/Holcim conclut un accord avec le ministère américain de la Justice. Le cimentier déclare qu’il « soutient l’accord » et accepte de plaider coupable du chef d’accusation de « complot en vue de fournir un soutien matériel à des organisations terroristes étrangères désignées en Syrie entre août 2013 et octobre 2014 ».
Lafarge/Holcim va finalement payer 777,78 millions de dollars à la justice américaine. L’action de l’entreprise aurait dû tomber en flèche, mais au contraire, elle a pris +2,83% car en plus d’avoir évité, il annonce qu’elle a finalisé l’acquisition d’Izolbet, l’un des principaux acteurs du marché des solutions spécialisées pour le bâtiment en Pologne. Izolbet a enregistré une croissance à deux chiffres de ses ventes et de son Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) au cours des trois dernières années.
La bourse se moque bien des liens avec le terrorisme, ce qui l’intéresse, c’est la croissance d’une entreprise. Les 777,78 millions de dollars ne sont que le pas porte pour entrer aux États-Unis.