La chasse aux sorcières ouverte en France contre la communauté musulmane à travers ses représentants n’est pas un fait nouveau auquel la société, compris musulmane, s’est habituée. Ce qui nous aurait choqué il y a 25 ans, semble devenu anodin.
Même si les attentats dits « islamistes », notamment celui du RER Saint Michel ayant marqué les esprits, avait déjà mis sous pression les musulmans de France, c’est le 11 septembre qui sera considéré comme étant un tournant dans la lutte du monde occidental contre le terrorisme. Cette lutte ou guerre, appelez là comme vous voudrez, emmènera avec elle un basculement des pays se disant démocratiques vers un point de non-retour, où les pratiques seront bien loin des valeurs défendues.
Ainsi l’Irak sera envahi et pillé au nom de cette lutte sous des prétextes fallacieux connus aujourd’hui du monde entier. La suite nous la connaissons : l’Irak sera réduit à néant, ses richesses dilapidées et où le nombre de mort n’intéresse pas grand monde. Les talibans seront chassés par les mêmes qui les avaient portés au pouvoir avec la même conséquence qu’en Irak. La Syrie et la Lybie seront les derniers à jouir de la démocratie apportée par les États Unis.
POURQUOI CE RAPPEL ?
Pour dire que les attentats commis en France avant le 11 septembre sont restés franco-français. Les mesures prises aujourd’hui auraient été mal acceptées à l’époque. Le 11 septembre ayant été décrété point de départ de lutte contre le terrorisme par les Etats Unis, carte blanche était donné pour passer outre le droit, le monde n’avait plus de raison à s’émouvoir. Par « Monde » entendez « occidental » et par terrorisme, comprenez « islamiste« . En effet pour ne prendre qu’un exemple, la Turquie lutte contre le terrorisme du pkk depuis quatre décennies, pourtant ni avant et ni après le 11 septembre, la Turquie n’aura bénéficié du soutien des pays se disant lutter contre le terrorisme, pire, ces pays offrent asile et camps d’entraînement aux terroristes du pkk.
C’est au fil d’un long processus où les esprits ont été chauffés à blanc et où la raison semble avoir été confisquée, que nous assistons à l’agonie de l’État de droit. Le bafouage des libertés les plus élémentaires, tel que conscience ou expression, ne fait plus réagir grand monde. Les slogans tels que « Il est interdit d’interdire » ont été remplacés par « bien fait pour lui »
HASSAN IQUIOUSSEN, DERNIÈRE VICTIME DU MACCARTHYSME FRANÇAIS
Après Tarik Ramadan qui dérangeait, après les imams révoqués qui ne faisaient qu’un rappel de l’islam, après la dissolution de Barakacity et du CCIF, voici le tour de Hassan Iquioussen.
H.I. a fait 2 défauts connues : la première est d’avoir une aura et la deuxième est de ne pas avoir la nationalité française. En effet si les discours de H.I. étaient pénalement condamnables, pourquoi ne lui a-t-on pas fait un procès ? Si les tords de H.I. sont si manifestes, n’aurait-il pas été plus juste de le faire condamner et ainsi le disgracier et le réduire au silence d’une manière honorant justice ? La conscience humaine, et plus particulièrement française, n’aura-t-elle pas été soulagée si les vices du prétendu avaient été révélés au grand jour-là sagesse de la justice ? Au lieu d’une expédition punitive et arbitraire dénuée de tout sentiment.
AU DELÀ DU CAS HASSAN IQUIOUSSEN
Le message du Ministre Darmanin est on ne peut plus clair :
– un musulman français ayant un discours déplaisant, c’est sa mosquée qui trinque et l’imam poussé à la porte.
– pour un musulman étranger tenant un discours jugé anti républicain, c’est l’expulsion. Évidemment il suffit de coller l’étiquette « Frère musulman » et rajouter « discours séparatiste » pour faire passer la pilule.
QUE FAUT IL COMPRENDRE ?
Un français de confession musulmane usant de sa liberté de parole est un citoyen de seconde zone et n’est pas à l’abri d’un jugement sans procès où il peut perdre son emploi et son honneur.
Quant à celui qui ne possède pas le fameux sésame de la nationalité, ce dernier est relégué en troisième zone à qui la vie peut chambouler du jour au lendemain selon l’humeur d’un Ministre en roue libre.
LES MUSULMANS DANS LA RUE
Le gouvernement espère t-il pousser les musulmans dans les rues ? En tout cas, malgré tant de répression, les musulmans sont relativement silencieux pour défendre leur droit. Aujourd’hui, il ne s’agit plus vraiment de Hassan Iquioussen mais de l’ensemble des musulmans. On peut ne pas être d’accord avec ses idées mais il faut quand même être de mauvaise foi pour ne pas voir que ce sont avant des opinions politiques et religieuses qui sont visées. Sans procès ni jugement un ministre décide désormais qui est coupable.
Les décisions de juges sont mises de côtés et la parole des anciens politiques passent au dessus de la justice.
C’est pour cette raison qu’il faut se mobiliser et participer à la manifestation du 3 septembre.