Neuf mosquées ont été fermées ces dernières semaines sur instruction du ministre de l’intérieur, s’est félicité Gérald Darmanin, samedi, sur les réseaux sociaux.
Il affirme avoir agi « conformément aux instructions du Président de la République et du Premier ministre » pour mener « une action déterminée contre le séparatisme islamiste ».
Le ministre de l’intérieur français indique par ailleurs que « 18 lieux de culte étaient particulièrement surveillés » dont « 9 ont pu être fermés ».
Ces annonces, vouées à illustrer l’action du gouvernement en matière de lutte contre un prétendu « séparatisme », interviennent alors que le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » arrivera à l’Assemblée Nationale le 1er février.
Projet de loi contre l’Islam
Les députés se pencheront, pendant deux semaines, sur les milliers d’amendements déposés.
Si le projet de loi reste très controversé au sein des communautés musulmanes, l’exécutif semble déterminé à aller au bout de sa démarche.
Les lieux de culte sont particulièrement visés par le texte, et devront montrer patte blanche à tous les niveaux pour espérer rester ouvert.
À titre d’exemple, les fonds étrangers devront faire l’objet d’une déclaration aux autorités, alors que de son côté, le gouvernement a demandé aux responsables musulmans de créer un label qui permettra de valider ou de mettre à l’index un imam.
Certaines dispositions du texte vont également interdire, les certificats de virginité, les disparités d’héritage entre filles et garçons, ou encore la polygamie.
En dehors du fait que ces éléments sont déjà prohibés, par l’Ordre des médecins, ou par la loi française, l’exécutif ne fournit aucun chiffre tendant à illustrer l’ampleur de ces phénomènes ou même attester de leur existence sur le sol français.
Le projet de loi imposera par ailleurs aux associations, de signer un « contrat d’engagement pour faire en sorte » que les autorités ne subventionnent pas, avec l’argent public, ceux que Marlène Schiappa qualifie d’« ennemis de la République ».
Les titres de séjour des étrangers identifiés comme polygames, seront retirés.
Enfin, sur les principaux axes, un délit de mise en danger de la vie d’autrui par divulgation d’information relative à sa vie privée sera créé, en échos à l’attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty.
Imams labellisés « républicains »
S’agissant du sujet du label des imams, le ministre de l’intérieur a reçu ce samedi la direction du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman).
Dans un communiqué publié dans la foulée, l’organisation affiche sa satisfaction quant à cette charte portant « sur la compatibilité de la foi musulmane avec les principes de la République, sur le rejet de l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques, sur la non-ingérence des Etats dans l’exercice du culte musulman en France, sur le principe de l’Egalité Homme-Femme et sur le rejet de certaines pratiques coutumières prétendument musulmanes ».