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Afrique : Macron réitère de nouveau ses accusations contre Türkiye

Macron Turquie

Comme à chacun de ses déplacements sur le continent africain où la France est en perte de vitesse et où le rejet de la France va grandissant, Emmanuel Macron n’a pas manqué, une nouvelle fois, de dénigrer Türkiye.

Lors d’une rencontre avec des jeunes engagés pour le climat, en marge de la Cop 27 qui se tient en Égypte, Emmanuel Macron a mis en garde les populations africaines contre « l’impérialisme » turc sur le continent qui serait 10 fois pire que le colonialisme français.

En réponse à une question sur la mobilité, l’ancien banquier de Rothschild, a déclaré :

« On a le poids du passé sur les épaules, moi j’ai la faiblesse de penser que depuis le discours que j’ai tenu à Ouagadougou il y a cinq ans et de tout ce qu’on a lancé, on a changé de politique. On est en train de changer de politique et on l’accélère.

 […] Il y a une image embarquée de la France, il y une facilité et il y a aussi beaucoup de manipulation et beaucoup de sentiment anti-français qui naît dans certains pays financés largement, on le sait, par les réseaux sociaux et des activistes financés par la Russie ou autres.

Et je le dis aussi pour nous-mêmes, parce qu’on a tendance nous-mêmes à nous flageller et en quelque sorte à nous attaquer nous-mêmes sans regarder si les chinois, les russes et les turcs font beaucoup mieux que les français ou autres en Afrique. Ils font dix fois pire que nous, certains ont été eux-mêmes colonisateurs et puissances impériales »

L’obsession turque de Macron

Déjà en août 2022, lors de sa rencontre avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger, le locataire de l’Élysée avait aussi fustigé les nouveaux acteurs sur le continent africain, dont Türkiye et avait appelé les jeunes algériens et africains à ne pas se laisser embarquer par « l’immense manipulation » de « réseaux téléguidés en sous-main » par ces puissances étrangères qui présentent la France comme « l’ennemie » de leurs pays :

« Je veux dire simplement à la jeunesse africaine : expliquez-moi le problème et ne vous laissez pas embarquer parce que votre avenir, ça n’est pas l’anti-France. Oui, la France est critiquée. Elle est critiquée pour le passé, […] parce qu’on a laissé trop longtemps des malentendus s’installer, et aussi parce qu’il y a une immense manipulation », a-t-il dit, dénonçant « l’agenda d’influence, néocolonial et impérialiste » de Pékin, Moscou et Ankara »

En mars 2021 Macron déclare : « Evidemment. Il y aura des tentatives d’ingérence (turques) pour la prochaine élection. C’est écrit, et les menaces ne sont pas voilées » sans pour autant préciser où est-il écrit, ni en faveur de quel candidat.e Türkiye va tenter ces ingérences ? En novembre 2019, alors que la France poursuit l’opération Barkhane, censé assurer la sécurité au Sahel contre les terroristes, Macron s’en prend violemment à l’OTAN qui serait en état de mort cérébrale. La raison : son allié de l’OTAN, Türkiye, pour les mêmes raisons que la France en Afrique poursuit une opération militaire en Syrie avec qui elle a plus de 870 km de frontière.

Quelle est réellement la politique africaine de Türkiye ?

Pourtant, Türkiye s’efforce en Afrique, comme ailleurs dans le monde, d’instaurer une confiance à travers ses organisations caritatives, durant la pandémie du Covid 19, c’est elle qui aura le plus porté secours au continent africain. La fondation Maarif assure, par ailleurs, l’éducation dans les écoles à travers l’Afrique et l’institut Yunus Emre donne des cours de Turc0 Quant au TIKA, il restaure les bâtiments historiques. Des liens sincères et étroits sont ainsi créés avec les populations.

En opposition à la politique occidentale, la Turquie suit une politique loin de tout paternalisme avec le mot d’ordre : « Les problèmes de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les africains eux-mêmes »

Grâce à une diplomatie très active sur le continent, avec 43 ambassades (12 seulement en 2009) Türkiye a su séduire avec son approche très différente de ce qu’ont connu jusque-là les populations africaines. Jouissant de la bonne réputation d’Erdogan dans le monde musulman, mais pas que, et grâce à l’Histoire turque en Afrique qui est à son avantage, qui en réalité n’a jamais colonisé, ni exploité le continent, Türkiye assure des échanges dit « Gagnant-gagnant » où chacun trouve son compte.

Réaction d’Ömer Celik

Visiblement agacé par les inepties de Macron, le porte-parole de l’AKP au pouvoir, Ömer Celik a donc Twitté : « Encore aujourd’hui, la souffrance engendrée par le colonialisme français est un fait avéré, et cela continu au su du monde entier »

« Nous condamnons les propos du Président français Macron qui accuse Türkiye d’impérialisme, la souffrance engendrée par le colonialisme français est un fait avéré et continue au su du monde entier.

Le Président Erdogan développe des partenariats permanents basés sur un respect mutuel et égalitaire. 

 

Alors que Macron, parce qu’imprégné d’un esprit colonialiste, considère l’Afrique comme sa propriété, est irrité par cette situation.  Sous connaissances des Renseignements Français, les entreprises françaises ont financé les groupes terroristes tels que Daech et Pkk. Pour ces raisons, alors que M. Macron aurait dû s’excuser auprès du peuple turc, il enchérit en accusant Türkiye d’impérialisme, ceci est une faute. Réduire la politique étrangère française à l’anti-turcisme est une grave erreur. L’hostilité de Macron envers Türkiye porte atteinte à nos capacités de coopération au sein de l’OTAN. »

Réaction de Murat Çiçek, journaliste à 24 TV

« Macron dit que Türkiye est une puissance impérialiste en Afrique, sous entendant qu’elle l’exploite. Depuis 20 ans Türkiye suit une politique pacifique de « win-win » (gagnant-gagnant) en Afrique qui bénéficie aux deux parties et avec laquelle elle a des liens historiques à tous niveaux.  De l’autre côté vous avez la France ayant sucé le sang de l’Afrique tel un vampire, déclare par la voix de Macron que « nous sommes une puissance impérialiste ».

Or, y compris l’empire Ottoman, nous avons fondé 17 États, et à aucun moment de notre Histoire, nous n’avons été une puissance impérialiste, une puissance impériale certes mais jamais impérialiste, là où nous sommes allés, nous n’avons jamais exploité l’homme. Il n’a vraiment pas honte de dire cela à Nous ».

MBH

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