En Syrie, en Libye et au Haut Karabagh (Azerbaïdjan) le président Recep Tayyip Erdoğan a joué ou joue un rôle très important en engageant directement des troupes ou en soutenant d’autres.
La guerre en Ukraine a une fois montré que l’Europe, les États-Unis ou plus exactement ceux qui ont imposé des sanctions à la Russie ou livré des armes à l’Ukraine sont à côté de la plaque.
Encore une fois les cartes sont rebattues, les équilibres géopolitiques avantagent la Turquie qui négocie habilement avec les deux partis grâce à son principe de gagnant-gagnant qu’elle a utilisé en Afrique.
Il y avait eu la déclaration du secrétaire général de l’ONU qui prévoyait des ouragans de famine, il y a quelques semaines mais visiblement il n’y connaît rien puisqu’à İstanbul, l’Ukraine et la Russie ont trouvé un accord pour permettre la reprise des exportations du céréale via la mer Noire.
La reprise des exportations ukrainiennes devrait soulager beaucoup de pays, notamment d’Afrique mais cela ne changera pas beaucoup pour les Occidentaux. En effet si l’Ukraine qui représente 10% des exportations du monde est considérée comme le grenier à grains de l’Europe alors la Russie avec ses 20% des exportations est le grenier à grains du monde.
Fatih Tufekci
Puisque les Occidentaux ont imposé des sanctions à la Russie, son blé ira à ceux qui ont su s’abstenir.
Dans les faits, les bateaux ukrainiens pourront quitter les différents ports du pays mais à leur retour ils seront contrôlés dans un port turc par une équipe composée d’Ukrainiens, de Russes, de Turcs et d’experts de l’ONU afin de s’assurer que les navires ne soient pas chargés d’armes.
Pourquoi la Russie a accepté un tel accord me direz-vous. Et bien là encore il faut regarder le principe gagnant-gagnant de la Turquie. En contrepartie la Russie a obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueraient pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais.