Mise à l’index depuis plusieurs années par différentes ONG pour ses pratiques inhumaines envers les migrants, la Grèce franchit un nouveau palier dans l’horreur.
Pour les migrants ayant réussi le passage, le refoulement après avoir été dépouillés, humiliés et violentés, n’est malheureusement plus à prouver. Pour ceux interceptés en mer par les garde-côtes grecs, le dénouement reste insensiblement inchangé, avec l’option de mise en danger pouvant entraîner la mort : dégradation des embarcations, souvent spartiates, puis laissé à l’abandon en pleine mer. Dans le meilleur des cas, ces migrants « chanceux » sont secourus par les garde-côtes turcs.
Ainsi, selon le commandement des garde-côtes égéennes turcs, depuis 2020 à ce jour, la Grèce aurait procédé à 260 refoulements au cours desquels les garde-côtes turcs auraient secouru 12 846 personnes. Par ailleurs, alors que le nombre de mort était de 279 en 2015, ce chiffre est tombé à 15 en 2021, démontrant la présence accrue des forces turcs pour limiter le nombre de victime.
Recourir à l’esclavagisme pour « garder les mains propres » !
Visiblement préoccupée par son image après toutes ces révélations, la patrie des Socrate, Aristote et Platon a cru trouver une parade, non moins inhumaine mais aussi machiavélique, que de « recruter » des migrants pour faire « le sale boulot », comme le rapporte Ouest France s’appuyant sur l’enquête d’un groupe de journaux européens. Le journal rapporte : « Encore une fois, la Grèce affirme avoir agi le plus légalement du monde pour la protection efficace des frontières maritimes de l’Union européenne »
Cette affirmation qui n’a en fait aucun fondement juridique, démontre que la Grèce cherche à légitimer ses pratiques peu reluisantes en sensibilisant et cherchant à faire adhérer l’opinion européenne.
De son côté, le journal Le Monde parle de « Pratique contraire au droit international et un secret de polichinelle », faisant allusion au soutien politique grec. Dans une vidéo publiée sur le site du journal, 6 migrants témoignent du chantage dont ils ont été victimes. Tous affirment que la police grecque leur a fait miroiter la promesse d’un permis de séjour provisoire moyennant une somme d’argent allant jusqu’à 5000 €. En réalité ces migrants sont recrutés à leur insu par la police grecque pour ensuite les forcer à refouler d’autres migrants, leur quotidien sera alors fait d’allers et retours entre leurs cellules et la frontière gréco-turque en première ligne devant les forces grecques. Ainsi la Grèce pense ne pas être accusée de refoulements illégaux (!)
Et le parlement européen alors ?
A l’heure actuelle, on ne saurait dire si les parlementaires européens étaient au courant de cette pratique, par contre celles citées en début d’article ont été maintes fois apportées à la connaissance du Parlement européen par différentes ONG. Dans ses rapports antérieurs, les ONG ont aussi pointé du doigt le Frontex, l’Agence européenne des frontières, crée en 2004 qui joue un rôle non moins controversé, dans les refoulements illégaux. Au mieux cette agence ferme les yeux sur les pratiques illégaux quand elle n’y prend part.
MB