Il y a tout juste un mois la situation sécuritaire ne cessait de se détériorer avec l’avancée des forces tigréennes des TPFL vers Addis Abeba.
Les forces tigréennes n’étaient plus qu’à 200 kilomètres de la capitale dans la ville de Shewa Robit, tombée entre leurs mains. Face à cette situation, les Ethiopiens se sentaient abandonnés par la communauté internationale.
Mais en coulisses le gouvernement fédéral préparait sa contre-offensive. En août dernier
Abiy Ahmed avait rencontré son homologue Recep Tayyip Erdogan dans la capitale turque. A l’époque pensait que le rapprochement entre Addis Abeba et Ankara concernait unique le réseau Fetullah Gülen dit FETÖ responsable de la tentative de coup d’État en juillet 2016.
En effet quelques jours avant ce voyage officiel, l’Éthiopie avait brusquement décidé de fermer onze écoles appartenant au mouvement Hizmet de Fetullah Gulen.
Visiblement cette rencontre concernait un dossier beaucoup plus important pour l’Éthiopie en observant ce qui se passe militairement dans le pays. Le gouvernement fédéral perdait territoires sur territoires aux rebelles tigréens. L’armée éthiopienne se trouve désormais dans le sud de la province du Tigré. Une progression qui a poussé le parti tigréen du TPLF à demander une cessation des hostilités.
Les drones Turcs, armes de dissuasion
Cette avancée fulgurante, l’armée la doit surtout aux drones qu’elle a récemment acquis auprès de la Turquie. Washington aurait même appelé Ankara pour faire part de ses profondes inquiétudes. Comme nous savons la façon de voir la démocratie à l’américaine est différente de celle de la Turquie. (États-Unis, voir Irak, Syrie, Afghanistan, Lybie ect).
L’Éthiopie posséderait une vingtaine de drones dont leur rôle a été déterminant sur le champ de bataille, ils ont largement permis de repousser l’offensive des rebelles en région Amhara. Partout il est possible de voir le long des routes des dizaines de tanks, camions et pièces d’artillerie calcinés, tous détruit par les drones.
Les drones turcs sont très efficaces notamment le modèle Bayraktar TB2 qui a fait ses preuves lors du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie l’an dernier. L’Azerbaïdjan avait gagné la guerre au haut Karabagh en chassant l’armée arménienne.
Galvanisé par ses succès militaires en Libye et dans le Haut-Karabakh, le président turc démultiplie ainsi les contrats de vente de drones pour élargir sa sphère d’influence. Après l’Azerbaïdjan, l’Ukraine, la Pologne, l’Éthiopie ou encore le Maroc, c’est au tour du Kirghizistan de s’intéresser à ces petits engins volants sans pilote.
FTU