Voulant éviter la défaite quelque fût le coût humain imputé à l’ennemi et notamment aux civils, l’Arménie n’a pas hésité à commettre des crimes de guerre et à violer les accord de cessez-le-feu humanitaires conclus avec l’Azerbaïdjan, au cours de la guerre de 44 jours (27 septembre – 9 novembre 2020). 94 civils azerbaïdjanais ont péri dans les attaques arméniennes visant délibérément les zones résidentielles du pays. Plus de 450 autres personnes ont été blessées.
Le samedi 10 octobre 2020, la Diplomatie russe annonçait qu’après 10 heures de négociations, l’Azerbaïdjan et l’Arménie s’étaient accordés sur un cessez-le-feu humanitaire à partir de midi dans la région du Karabagh et d’autres régions azerbaïdjanaises alors occupées par les forces arméniennes depuis trois décennies, et où la « deuxième guerre du Karabagh » faisait rage depuis deux semaines.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov avait déclaré que ce cessez-le-feu permettrait « d’échanger des prisonniers de guerre, d’autres personnes et les corps des tués, en accord avec les critères du Comité de la Croix-Rouge », et que ses « paramètres spécifiques » de mise en œuvre seraient établis ultérieurement.
Un accord violé au bout de 34 minutes
Il n’aura fallu que 34 minutes pour que la partie arménienne viole cet accord de cessez-le-feu humanitaire, et de la façon la plus sévère ; en visant les zones résidentielles se trouvant jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres du front arméno-azerbaïdjanais, des zones évidemment peuplées de civils.
En début d’après-midi, le samedi 10 octobre, les districts azerbaïdjanais de Goranboy, Tartar, Aghdam, Aghjabadi et Fuzouli étaient ciblés par des bombardements intensifs de l’armée arménienne. Le même jour, les forces azerbaïdjanaises trouvaient les restes d’un missile balistique tiré la veille depuis le territoire arménien sur la ville azerbaïdjanaise de Mingachevir (à plus de 200 kilomètres des affrontements militaires) et détruit dans les airs par la Défense azerbaïdjanaise.
34 morts et des centaines de blessés
Au cours du cessez-le feu humanitaire conclu la veille, dans la nuit du 10 au 11 octobre, la ville azerbaïdjanaise de Ganja, située à 250 kilomètres au nord du front, était visée pour la troisième fois depuis le début de la guerre par les missile balistiques d’Erevan.
Au moins 9 civils perdaient la vie ce jour, dont quatre femmes. 34 personnes étaient blessées alors que des dizaines de bâtiments étaient détruits ou endommagés. Ces attaques constituaient évidemment des crimes de guerre, selon le droit international, notamment les Conventions de Genève définissant les crimes de guerre.
Au cours des quatre séries d’attaques de missiles balistiques menées par les forces arméniennes en octobre 2020 contre la seule ville de Ganja, au moins 34 civils ont perdu la vie alors que des centaines de personnes ont été blessées.
– « Arménie : Roquettes et frappes de missiles illégales sur l’Azerbaïdjan »
Dans un rapport publié en décembre 2020, l’organisation non gouvernementale, Human Rights Watch (HRW) établissait que les « forces militaires arméniennes ont mené des frappes aveugles et illégales de roquettes et de missiles sur l’Azerbaïdjan pendant les hostilités de septembre à novembre 2020 ».
« Au cours d’enquêtes sur place en Azerbaïdjan en novembre, Human Rights Watch a documenté 11 incidents au cours desquels les forces arméniennes ont utilisé des missiles balistiques, des roquettes d’artillerie non guidées et des projectiles d’artillerie de gros calibre qui ont touché des zones peuplées, lors d’attaques apparemment aveugles. Dans au moins quatre autres cas, des munitions ont touché des civils ou des objets civils dans des zones où il n’y avait apparemment aucune cible militaire », notait HRW.
Violations du droit international
« Les forces arméniennes ont lancé à plusieurs reprises des missiles, des roquettes non guidées et de l’artillerie lourde sur des villes et des villages habités, en violation des lois de la guerre », notait Hugh Williamson, directeur Europe et Asie centrale à Human Rights Watch, cité dans le rapport.
« À maintes reprises au cours de la guerre de six semaines, ces attaques ont détruit illégalement des vies et des maisons de civils et elles devraient faire l’objet d’une enquête impartiale », avait-il ajouté.
Dans son rapport, l’ONG établissait une longue liste de crimes de guerre et de violations commises « délibérément » par les autorités arméniennes, notamment l’utilisation de roquettes d’artillerie Smerch non guidées et de missiles balistiques Scud-B pour viser des cibles civiles, posant la question d’une enquête impartiale dans le cadre du droit international à l’encontre des autorités arméniennes ayant ordonné ou exécuté ces crimes de guerre et violations du droit humanitaire.