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Erdogan: « Nous sommes disposés à élaborer un agenda positif avec l’UE »

Erdogan ambassadeurs UE

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a renouvelé son appel pour « un agenda positif » avec l’UE, en se basant sur une vision à long terme.

Le Chef de l’État turc a pris la parole, mardi, devant une assemblée constituée par les ambassadeurs et diplomates des pays de l’Union Européenne en mission en Turquie.

Il a longuement réservé son discours à la volonté affichée de la Turquie de rétablir des bonnes relations avec l’UE.

Erdogan a d’abord voulu rappeler que la détérioration des relations ces dernières années est en particulier du aux approches injustes et partiales de l’UE et des pays membres.

« Les relations Turquie-UE ont été victimes du prétendu principe de solidarité. Cette approche a pris en otage nos relations enracinées et a affaibli le rôle de puissance régionale et mondiale de l’Union », a-t-il estimé, faisant référence aux dossiers liés à la Méditerranée orientale, Chypre, les ressources en hydrocarbures et la délimitation des eaux territoriales.

Tous ces sujets ont été facteurs de tensions et incompréhensions entre Ankara et Bruxelles en 2020, a-t-il reconnu.

Les relations avec la Grèce

Erdogan a notamment critiqué la politique de la Grèce, et de l’Administration chypriote grecque, visant à enfermer la Turquie dans ses propres littoraux.

« Nous nous opposons aux initiatives visant à enfermer la Turquie dans ses plages en se basant sur des cartes maximalistes sans aucune valeur », a-t-il répété.

Erdogan a, dans ce sens, dénoncé l’approche de l’Union Européenne , en particulier sur la question chypriote.

« Ces derniers temps l’UE n’a eu aucun contact avec les Chypriotes turcs. Comment l’UE peut-elle jouer un rôle facilitateur à Chypre ? ».

RECEP TAYYIP ERDOGAN

« Nous devons cesser de parler à nouveau des modèles qui ont échoués pour Chypre et discuter d’alternatives réalistes », défendant ainsi une solution à deux États souverains, abandonnant l’idée d’une fédération.

Et d’affirmer : « Aucune équation n’incluant pas la Turquie et la République Turque de Chypre Nord ne peut se conclure par la paix en Méditerranée ».

Le président turc défend l’idée de faire de la Méditerranée un bassin de coopération et de paix, où chaque pays bénéficiera justement et équitablement des richesses qu’elle renferme.

« Nous devons faire de la Méditerranée orientale un bassin de coopérations pour nos intérêts, plutôt que d’en faire une zone de concurrences », a-t-il lancé.

Il faut relancer le dialogue

Après ces critiques, Erdogan a exprimé son souhait de relancer le dialogue et la coopération pour renforcer les liens entre Ankara et Bruxelles.

« Nous sommes disposés à élaborer un agenda positif [avec l’UE] sur une vision à long terme et à remettre nos relations sur de bons rails », a-t-il une nouvelle fois déclaré.

RECEP TAYYIP ERDOGAN

Il a, pour cela, défendu l’adhésion de la Turquie à l’UE.

« Le processus d’adhésion que nous suivons depuis 60 ans est un choix stratégique de notre pays, en acceptant une adhésion complète de la Turquie, l’UE fera un choix ontologique pour son avenir ».

« Le flou provoqué par le Brexit ne peut disparaitre qu’en donnant à la Turquie la place qu’elle mérite au sein de la famille européenne », a-t-il poursuivi.

Erdogan a également défendu une mise à jour de l’Union douanière qui lie la Turquie et l’UE depuis près de 25 ans.

« La réforme de l’Union douanière doit se faire en prenant en compte les réalités changeantes de la question migratoire et elle doit renforcer la confiance dans nos relations ».

Il a conclu sur le sujet par une note d’espoir : « Il est de notre ressort de donner à l’année 2021 un succès dans les relations Turquie-UE ».

Les actes antimusulmans en Europe

Avant de conclure son intervention, il a voulu attirer l’attention sur la haine de l’Islam et le racisme qui sont en forte hausse dans de nombreux pays européens.

« La haine de l’Islam met en danger la sécurité de près de 6 millions de musulmans en Europe, et elle creuse un gigantesque trou noir dans les valeurs de l’Europe ».

Le Président turc a critiqué le manque de soutien des pays européens dans la lutte d’Ankara contre le terrorisme.

« Pourquoi l’OTAN laisse-t-elle la Turquie seule dans sa lutte contre le terrorisme, alors que nous n’avons abandonné aucun pays de l’OTAN dans ce domaine ? », a-t-il dit, les pays de l’UE étant majoritairement membre aussi de l’OTAN.

Pour finir, Erdogan a répété que la Turquie mettra à disposition au monde entier son futur vaccin anti-Covid.

« Le vaccin turc anti-Covid, qui est testé sur des personnes, sera offert à notre peuple et à l’ensemble de l’Humanité une fois validé ».

Source AA


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