La Turquie a sans doute gagné la « guerre de libération » face aux Occidentaux sur le terrain 1922 mais l’a perdu sur le papier en 1923 avec le traité de Lausanne, notamment sur le tracé de son territoire maritime. En effet le territoire maritime en méditerranée des autres pays se situe à juste milieu entre deux états alors que celui de la Turquie se limite à une dizaine de kilomètres de ses côtes.
La Turquie souhaite renégocier cet accord mais les États européens ont la dent dure. Que l’on apprécie ou pas le président de la République de Turquie Recep Tayyip Erdoğan celui-ci a su s’entourer de bons stratèges.
Recep Tayyip Erdoğan appréciait le président Mohamed Morsi mais souhaite également négocier avec celui-ci le partage du territoire maritime en Méditerranée entre les deux pays mais malheureusement le putschiste Al Sissi et ses alliés les Saoudiens, les EAU et la France ont été plus fortes.
L’importance de la Libye
Le second pays avec qui il pouvait négocier était la Libye. Par chance le GNA était au pouvoir et les ennemis de la Turquie étaient déjà à l’œuvre. La France avait commencé avec Sarkozy en faisant tomber Kadhafi mais le tout mou Hollande n’avait rien compris à la stratégie ou agissait que timidement. Macron élu repris contact avec Sarkozy qui le parraine sur la politique et géopolitique. Macron a repris Le Drian pour ses nombreux contacts avec les ex alliés et notamment Haftar.
En 2019, la Turquie renégocie le tracé du territoire maritime en Méditerranée entre les deux pays. L’accord est gagnant-gagnant, le GNA qui ne possède plus que la région de Tripoli a besoin d’un soutien militaire et la Turquie de ce territoire.
La stratégie est payante et Haftar perd du terrain chaque semaine. La Grèce est en colère car elle perd des kilomètres carrés en Méditerranée et la France en Libye. Les deux pays européens s’allient pour être plus fort.
La France et Grèce cherchent par tous les moyens à ce que les instances internationales ou européennes prennent des sanctions contre la Turquie. Comme je vous l’ai expliqué plus haut Recep Tayyip Erdoğan sait s’entourer de fins stratèges et a plusieurs coups d’avance comme si on était dans le feuilleton Diriliş Ertuğrul.
L’entrée en jeu de l’Italie
Le coup d’avance est de s’allier avec l’Italie, afin d’évincer Total et ainsi de le remplacer par Eni. Par conséquent, la Turquie garantit le marché du gaz et de l’électricité à l’Italie. Le pétrole réservé à la Russie sous conditions que celle-ci retire l’armée privée Wagner.
Comment la Turquie évite donc les sanctions juste en s’alliant à l’Italie ? En fait, Nathalie Tocci, (Italienne) est directrice de l’Istituto Affari Internazionali et conseillère spéciale du haut Représentant européen pour les affaires étrangères Josep Borrell. Vous comprenez ? Et autre casque, depuis quelques années, Tocci occupe également un poste au conseil d’administration du géant italien de l’énergie ENI, qui opère dans la ZEE chypriote et en Libye.