La municipalité métropolitaine d’Istanbul (İBB) en Turquie a licencié un employé pour avoir critiqué le controversé maire Ekrem Imamoglu sur les médias sociaux. Dans une notification de licenciement, la municipalité a déclaré que le travailleur est licencié pour avoir partagé des postes en étant cynique et critique envers le maire Ekrem Imamoglu.
En effet, à son arrivée à la tête de la mairie d’Istanbul, le maire de la métropole d’Istanbul a fait signer une charte de bonnes conduites à tous ses employés. Ainsi, cette charte stipule que les employés de la mairie s’engagent à ne pas critiquer les activités du maire sous peine de licenciement.
De toute évidence, Ekrem Imamoglu n’a pas tardé à mettre en œuvre ses menaces. Ainsi, à peine quelques semaines après ses prises de fonctions, plus de 5000 personnes ont été mis à la porte sous prétexte que c’était des emplois fictifs et inutiles. Or, à ce jour non seulement, il n’a déposé aucune plainte, mais surtout il a lancé des nouvelles campagnes de recrutements affirmant qu’il soutenait l’emploi.
Une première dans l’histoire de la Turquie
Pour autant, c’est la première fois qu’une personne se fait officiellement licencier pour avoir critiqué le maire en fonction. D’ailleurs, la photo de la notification devenue virale sur les médias sociaux, montre à quel point le maire Imamoglu et son parti, le CHP, sont intolérants aux critiques.
Cependant, l’opposition ne manque pas une occasion pour critiquer le gouvernement concernant les personnes poursuivies en justice pour des messages sur les médias sociaux insultant envers le président Erdogan.
Pourtant ce n’est pas première fois que Ekrem Imamoglu et ses proches dérapent. En effet, la collaboratrice du maire chargée des formations avait insulté les conservateurs du pays. Meltem Sisli, secrétaire adjoint de İBB, a insulté il y a quelques semaines des employées portant le foulard. En effet, elle les a rabaissé en affirmant que les femmes conservatrices sentent mauvaises à cause de leur voile. De plus, elle demandait à ce que les célibataires rencontrent les pompiers de la ville afin de ne plus être seules. Malgré tout, elle n’a été démise que temporairement de son poste suite à un grand tollé des citoyens. Aujourd’hui, elle a retrouvé son poste et continue de toucher un salaire élevé.
Les critiques se multiplient
La vie a également tourné au vinaigre particulièrement pour les habitants d’Istanbul depuis qu’Ekrem Imamoglu a pris la direction de la ville, mettant fin à 25 ans d’administration par le Akparti. En effet, des équipes municipales ont cassé des canalisations d’égout à plusieurs reprises dans différents quartiers, ce qui a provoqué l’inondation des rues de la ville historique par des eaux contaminées.
De plus, la semaine dernière, le ministère de l’environnement a dû intervenir à cause des eaux usées qui coulent dans le Bosphore. En effet, pour limiter le coût de fonctionnement, la municipalité a stoppé l’activité des centres de traitement des eaux usées. Le ministère a promis de nettoyer ses rivières contaminées.
Par ailleurs, certains citoyens accusent le maire Ekrem Imamoglu d’avoir surpayé des marchandises comme le lait qu’il distribue à certaines familles. L’opposition affirme que l’administration d’Imamoglu a surfacturé les achats auprès de ses amis et leur a procuré de la richesse grâce à l’argent public.
Outre cela, un autre scandale a éclaté lorsque des citoyens ont révélé que la mairie avait acheté des désinfectants pour ses employés trois fois plus chers que le prix du marché.
Comme pour le désinfectant, la mairie a eu recours à une entreprise sans faire d’appels d’offres concernant l’achat des masques. En effet, il se trouve que la dirigeante de l’entreprise est une dirigeante du CHP, parti d’Ekrem Imamoglu.
D’après le contrat visible sur le site de la mairie, les masques ont coûté 3 fois plus chers aux contribuables. En effet, la mairie a payé 2.89 HT les masques alors que le prix planché pour le grand public ne dépasse pas les 1 TL (TTC).
A chaque fois, le porte-parole, Murat Ongun, a argué que les produits qu’ils achetaient étaient de meilleures qualités.
Ekrem Imamoglu débouté par la justice
Enfin, les istanbuliotes accusent le maire de mal gérer la crise du coronavirus notamment en réduisant drastiquement le nombre de transports publics. Des images de dizaines de personnes entassées dans les bus avaient fait le tour des réseaux sociaux.
Suite à ces vidéos, le maire d’Istanbul avait porté plainte en prétendant que les citoyens prenaient le bus en même temps et de façon organiser pour démonter l’inefficacité de la mairie. Or, après investigations, le procureur avait démontré que les voyageurs avaient pris le bus à des arrêts différents et qu’il n’y avait rien d’inhabituelle. Par la suite, le porte-parole d’Imamoglu avait dû s’excuser pour les accusations qu’il avait qualifié de « mal organisé ».
Fatih KARAKAYA