Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont inauguré, mercredi à Istanbul, le gazoduc TurkStream qui acheminera le gaz naturel russe vers la Turquie et l’Europe. Le premier ministre bulgare Boyko Borisov et le président serbe Aleksandar Vucic ont également participé à la cérémonie
Le TurkStream, le nouveau gazoduc, vise à transférer le gaz russe en Turquie puis en Europe. Il est composé de deux lignes traversant la mer Noire, dont la première desservira la Turquie et la seconde l’Europe, chacune avec une capacité de 15,75 milliards de m3 par an. Ainsi, 15 millions de foyer vont pouvoir en bénéficier sans passer par des pays tiers.
En effet, très présent sur le marché gazier, la Russie s’est alliée à la Turquie il y a plus de trois ans pour réaliser cette infrastructure.
Il faut reconnaître que ce gazoduc permet à la Russie de contourner le corridor ukrainien pour livrer du gaz aux Turcs et aux Européens. D’ailleurs, les Bulgares qui sont entièrement dépendante du gaz russe, vont profiter. Ainsi par le biais de TurkStream Gazprom, la compagnie russe va également livrer la Bulgarie.
Gazprom a d’ailleurs commencé à fournir 3 milliards de mètres cubes de gaz à la Bulgarie via TurkStream dès le début 2020.
Gaz naturel: la Russie, premier fournisseur de l’Europe
Les pays de l’Union Européenne importent actuellement les deux tiers du gaz naturel qu’ils consomment. Les principaux fournisseurs sont la Russie, l’Algérie, la Libye et la Norvège. Selon un rapport du parlement européen, publié en juillet 2018, la production européenne de gaz naturel baisse considérablement depuis 2008. Il faut reconnaître que le gaz russe se vend à bas prix et coûte donc moins que cher que la production.
Selon les données du troisième trimestre 2018 recueillies par le parlement Européen, la Russie est le premier fournisseur européen en gaz (47%), suivie par la Norvège (34%). L’Algérie et la Libye fournissent 8,6% du gaz européen.
De même, les gazoducs fournissent 89% du gaz importé. Le reste est acheminé par navires sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).
Toujours, selon ce rapport, la principale voie d’approvisionnement en gaz russe est l’Ukraine qui couvre près de la moitié des importations totales en provenance de Russie, suivie de la voie biélorusse (gazoduc Yamal), qui couvre environ 20%, et de « Nord Stream 1 » (30%).
Malgré la volonté de l’Union Européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou, elle n’a pas vraiment beaucoup le choix. Le nouveau gazoduc TurkStream va permettre donc de diversifier les voies d’acheminements.
Le gazoduc TurkStream va également alimenter L’Europe
Lors de l’inauguration du gazoduc, Erdogan a rappelé que « la deuxième ligne du gazoduc passerait par la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Slovaquie ». Les travaux pour cette deuxième étape s(achèveront fin 2020.
Rappelant que la Turquie possède la plus grande côte en Méditerranée, il a exhorté « les pays européens à suivre une stratégie gagnant-gagnant ». En effet, la Turquie appelle l’Union Européenne à travailler en collaboration avec elle afin de partager les éventuelles réserves d’hydrocarbures et d’éviter des conflits inutiles.
Aucun projet qui exclue la Turquie en Méditerranée orientale n’a la possibilité d’être viable au plan économique, juridique ou diplomatique.
Recep Tayyip Erdogan – Lors de l’inauguration de Turkstream
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a attiré l’attention sur la coopération entre la Russie et la Turquie.
« TurkStream est un système de transfert de gaz extrêmement important et unique qui contribuera à renforcer davantage la coopération ».
Vladimir Poutine – Lors de l’inauguration de Turkstream
De plus, il a une fois de plus rappelé que la deuxième section de TurkStream va transporter le gaz russe dans les Balkans, la Bulgarie et la Grèce en passant par la Turquie.
« Cela va avoir une conséquence bénéfique aussi bien pour l’économie turque que les pays européens », a-t-il poursuivi.
Enfin, Poutine a insisté sur le fait que « TurkStream assurera la sécurité de l’approvisionnement énergétique dans les pays du sud-est de l’Europe ».
Source AA