Un syndicat de journalistes turcs ont protesté devant l’ambassade de France à Ankara. Ils dénoncent donc la violence des policiers français qui ont gravement blessé un correspondant de l’Agence Anadolu (AA). Il couvrait les manifestations à Paris contre le projet de réforme des retraites.
Des membres de l’organisation syndicale turque Hak-Is, se sont réunis, lundi, devant l’ambassade de France à Ankara, la capitale de la Turquie.
En effet, ils ont dénoncé l’usage de la force par la police française envers les manifestants et les journalistes.
Pris pour cible parce qu’il est turc
Mustafa Yalçin, photojournaliste de l’Agence Anadolu, a été gravement blessé à l’œil par le tir d’une grenade de désencerclement, jeudi dernier, alors qu’il couvrait les manifestations à Paris.
Slon le rapport de l’équipe d’intervention qui a pris en charge Yalçin, le journaliste turc a été blessé par une « grenade en plastique ».
« Mustafa Yalçin portait un casque de protection, comme les autres journalistes, a-t-il rappelé. Cette violence de la police française est plus que de la simple violence, c’est du terrorisme appliqué par la France. Nous constatons que le Nazisme renait en France, la police française est sur la voie de la gestapo d’Hitler. Nous appelons le monde entier à coopérer contre ces restes du Nazisme et de la gestapo. »
Mustafa Yalcin – Président de Hak-is
Arslan a fermement condamné cette violence contre des journalistes en fonction « qui ne font qu’exercer leur métier », estimant que Yalçin a été pris pour cible « parce qu’il est turc ».
« En tant que Hak-Is, nous sommes membres du mouvement syndical international. Nous allons continuer à expliquer au monde entier les grèves et manifestations qui sont en cours en France, de manière solidaire avec les syndicats français », a-t-il poursuivi.
La France ne peut pas donner de leçons
Le président du syndicat Medya-Is, Sezai Balli, a également dénoncé la violence policière en France.
Balli a néanmoins relevé que Mustafa Yalçin est le photographe qui a immortalisé le « salut militaire » des joueurs de l’équipe nationale turque de football après le but … contre la France !
« Il ne pourra désormais plus faire usage de son œil gauche. Qui va endosser la responsabilité de ce drame ? Comment la France, qui se permet de donner des leçons de droits de l’homme au monde entier, peut-elle mettre un journaliste dans cet état ? Nous suivrons l’affaire jusqu’au bout et irons, s’il le faut, devant la justice internationale ».
Sezai Balli – Président de Medya Is
A l’issue de la manifestation, les journalistes turcs et les employés de l’AA ont déposé une gerbe de fleurs noirs devant le mur de l’ambassade de France à Ankara.
Plusieurs journalistes sont également arrêtés depuis le début des manifestations des gilets jaunes.