La France a reconnu ce 4 février le président autoproclamé Juan Guaido comme « président en charge » du Venezuela, tandis que d’autres pays européens dont le Royaume-Uni et l’Espagne l’ont reconnu comme « président par intérim ».
Le 23 janvier, Juan Guaido s’était autoproclamé président par intérim du Venezuela invoquant l’article 233 de la constitution vénézuélienne. Or l’article 233 de la Constitution du Venezuela, invoqué par Guaidó établit que le président de la République est inhabilité en cas de « défaut absolu » : il doit être « mort, avoir démissionné ou avoir été destitué » ou être « incapable physiquement ou mentalement » d’exercer sa charge.
Alors ici il faudrait demander à Emmanuel Macron en référence à quel article de la constitution vénézuélienne, il a reconnu Juan Guaido en qualité d’une fonction qui n’existe pas (président en charge).
Du côté russe, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé une « ingérence » de la part des pays européens :
« Nous percevons les tentatives de légitimer l’usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires internes du Venezuela »
Le président Nicolas Maduro a déclaré :
« Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée ?»
« Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation. »
En effet nous connaissons les résultats de Reconnaissance internationale du Conseil national de transition libyen (CNT). Le 14 septembre 2011, 86 pays reconnaissaient le CNT comme l’autorité légitime de la Libye. Le 16 septembre, l’Assemblée générale des Nations unies votait en faveur de l’attribution au CNT du siège de la Libye à l’ONU. Ou en somme nous aujourd’hui ?
Il est étrange de constater que dans la guerre en Syrie aucun de ses états n’a osé nommer un membre de l’ASL comme président par intérim, Bachar El Assad responsable de plusieurs morts est toujours en place. Idem en Afrique plusieurs pays sont dirigés par des dictatures mais aucun des pays désigne un autre « président en charge ».
Les États-Unis veulent à tous pris renverser le Venezuela pour mettre main basse sur le pétrole du pays. Pas besoins d’être complotiste pour dire que les États-Unis font grand bruit pour la démocratie. Les États-Unis ont apporté la démocratie en Afghanistan, en Libye, en Irak, en Syrie et font le nécessaire pour l’apporter au Yémen via leur allier l’Arabie Saoudite ou de mettre le dictateur Al-Sissi à la tête de l’Égypte.
En France le président de la République est élu avec seulement 20% des votants c’est la démocratie. De l’autre côté un président est élu avec 67,84% des voies et c’est parce que les 32,16% des votants ne sont pas contents qu’il faille élire un homme qui ne s’est même pas présenté au mandat ? Imaginez que 80% de ceux qui n’ont pas voté pour Macron descendent dans la rue pour demander de nouvelles élections. La manifestation des gilets jaunes soutenus par 70% demande le départ de macron, est-ce qu’un pays tiers à oser nommer Éric Drouet président par intérim ou de prisonnier politique après son arrestation ?
Tufekci Fatih