Le comité de la politique monétaire a annoncé jeudi que la lire s’était stabilisée et que les pressions pour une hausse de taux d’intérêt n’étaient plus d’actualité. La libération d’un pasteur américain, accusé d’espionnage a permis de désamorcer une impasse diplomatique avec les États-Unis. La dette et l’inflation sur les biens en Turquie n’ont pas disparu le jour de la libération du pasteur donc l’attaque sur sa monnaie était bien politique et non due à un problème économie. Ce qui vient à dire que les déclarations du président nommant un complot politique sur la monnaie étaient fondées.
Nora Neuteboom, économiste chez ABN Amro NV à Amsterdam a déclaré :
«Ces dernières semaines, le sentiment négatif à l’égard de la Turquie s’est apaisé, ce qui s’est traduit par un ajustement Dollar-Livre.»
La hausse de l’inflation de la consommation est en grande partie imputable à la chute de la Livre, qui a perdu plus d’un quart de sa valeur en août, en partie à cause de la dispute diplomatique avec les États-Unis. La croissance annuelle des prix a atteint près de 25% le mois dernier et pourrait même dépasser 30% dans les mois à venir, selon UniCredit SpA.
La devise se négocie actuellement aux alentours de 5,65 Livre contre 1 Dollar, ce qui portait les pertes de l’année à 34%, selon les données compilées.
La dépréciation a également ravagé l’économie et mis en lumière la vulnérabilité des entreprises aux prises avec des dettes en dollars. Le Fonds monétaire international ne prévoit pratiquement plus aucune croissance l’année prochaine, tandis que les économistes interrogés tablent sur une expansion de 1%.
La Turquie doit apprendre à vivre sans devise étrangère. Le président de la République de Turquie à sur ce sujet fait des propositions de loi interdisant l’utilisation de monnaies étrangères pour le commerce et vente de bien nationaux.
Fatih Tufekci