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Justice pour les Rohingyas

Les crimes perpétrés contre les Rohingyas et les Yézidis ne doivent pas rester impunis, selon Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Selon ONU INFO, il y a deux semaines, la Mission d’établissement des faits dépêchée par le Conseil des droits de l’homme au Myanmar a publié un rapport choquant sur la campagne d’assassinats, de viols et d’agressions par l’armée du Myanmar contre les rohingyas vivant dans l’État de Rakhine. Le nombre de morts est estimé à dix mille au moins, avec un nombre incalculable de personnes mutilées, violées et traumatisées, et alors même que près de 800.000 autres ont été forcées de fuir vers le Bangladesh voisin.

Analyse : La Birmanie a cependant rejeté le rapport de l’ONU sur les crimes commis sur les Rohingyas en aout 2018. Selon Le Point International Info, Les enquêteurs de l’ONU avaient demandé en début de semaine que le chef de l’armée birmane soit traduit devant la justice internationale pour le « génocide » des musulmans rohingyas. Ce mercredi, la Birmanie a rejeté le rapport des enquêteurs, défiant ainsi la communauté internationale.

La probabilité d’une résolution sur le « génocide » rohingya est faible, l’Amérique et laRussie risquant d’y mettre un veto. Mais comment se fait-il que le bouddhisme, une philosophie de paix et de tolérance, glisse vers une forme de radicalisme à l’encontre des Musulmans ?

Les Rohingyas sont des Musulmans qui vivent principalement dans le nord de l’État d’Arakan. Ils se distinguent des Arakanais qui sont  bouddhistes et qui forment la majorité de la population de l’Arakan. Durant l’Empire, les Britanniques avaient installé en masse une population musulmane, provenant du Bengale, dans la région d’Arakan, Rakhine, d’où «Rohingya» en Bengali.

Les Rohingyas étaient reconnus en tant que minorité nationale, mais dès 1962 Toutes les juntes militaires qui succèderont jusqu’en 2012 appliqueront une politique de « birmanisation » qui exclura toutes les minorités ethniques. Dans l’esprit des Birmans, les Rohingyas sont des envahisseurs, des collabos, des ennemis et des traîtres.

En 2012, les tensions entre les Bouddhistes et les Musulmans ont explosé en une révolte qui a coûté la vie à plus de 200 personnes obligeant les autorités à proclamer l’état d’urgence dans l’État de Rakhine en 2013, un temple bouddhiste de Jakarta a fait l’objet d’un attentat par un groupe de militants solidaires avec les Rohingyas et en 2016, un attentat contre l’ambassade du Myanmar a été évité de justesse.

Selon Réseau International, il est vrai qu’il existe une autodétermination de la Birmanie pour maintenir son identité, nous ne pouvons pas le nier mais il est clair que le conflit a été provoqué ! Premièrement, il s’agit aussi d’une manoeuvre dirigée par les américains contre la Chine vu qu’elle a fait des investissements très importants en Arakan où il y a un énorme champ de gaz naturel. La déstabilisation du Myanmar peut affecter sérieusement les projets énergétiques de la Chine et créer une instabilité inquiétante.

Dans un document rédigé par le « Council on Foreign Relations » (un think tank qui serait non partisan américain, ayant pour but d’analyser la politique étrangère des États-Unis et la situation politique mondiale) intitulé « Birmanie : Le Moment du Changement », on pouvait y lire que « la démocratie ne peut survivre en Birmanie sans l’aide des États-Unis et de la communauté internationale. »

En conclusion, cela n’a surement rien avoir avec les gisements de gaz naturel qui se trouve en Arakan puisqu’il est bien connu que le gouvernement américain sont les leaders de la paix dans le monde !

KELES Dudu
Coordinatrice des relations Internationales pour COJEP INTERNATIONAL à l’ONU.

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