L’année dernière, le président Donald Trump avait ordonné l’assassinat du président syrien Bashar Assad, mais son secrétaire à la Défense a ignoré cette demande, selon un nouveau livre de Bob Woodward décrivant les chroniques de la maison.
Des extraits du livre, intitulés « Fear » et écrits par le célèbre reporter de Watergate, Bob Woodward, ont été publiés par le Washington Post mardi. Le livre, qui n’a pas encore été publié, est le dernier à détailler les tensions au sein de la Maison-Blanche sous la présidence de Trump.
Le livre dépeint Trump comme étant enclin à des explosions de colère et à des prises de décisions impulsives. Le chaos de la maison blanche est qualifié par Woodward de «coup d’État administratif» et de «dépression nerveuse» de la branche exécutive.
Selon le livre, Trump aurait déclaré au secrétaire à la Défense, Jim Mattis, qu’il voulait faire assassiner Assad après des soupçons sur une attaque chimique contre des civils en avril 2017.
Mattis a dit à Trump qu’il ne fallait pas aller jusque-là, mais a plutôt élaboré un plan pour une frappe aérienne limitée qui ne menaçait pas Assad personnellement.
Selon le livre, Mattis aurait déclaré à ses associés que Trump a agi comme « un élève de cm² ou de 6ème ».
La Maison-Blanche a déclaré que le livre n’était « rien de plus que des histoires inventées ».
L’attachée de presse, Sarah Sanders, a déclarée:
« Ce livre n’est rien d’autre qu’un ramassis d’histoires inventées, souvent racontés par d’anciens employés mécontents, à qui on a demandé de faire paraître le président comme étant mauvais ».
» Les démocrates et leurs alliés comprennent en regardant dans les médias que la politique du président fonctionne et que, avec un tel succès, personne ne peut le battre en 2020 … «
Woodward, qui a acquis une renommée nationale pour son reportage sur le scandale du Watergate dans les années 1970, a discuté avec les principaux collaborateurs du livre en promettant de ne donner aucun nom et qu’il ne révélerait pas comment il avait obtenu ses informations.
Parmi ses autres révélations: l’ancien conseiller économique Gary Cohn aurait volé une lettre sur bureau de Trump que le président prévoyait de signer. Lettre qui retirerait les États-Unis d’un accord commercial avec la Corée du Sud.
Cohn, qui a tenté de freiner les impulsions protectionnistes de Trump, aurait également voulu retirer une note similaire qui aurait retiré les États-Unis de l’accord de libre-échange nord-américain avec le Mexique et le Canada.
Selon le livre, Cohn aurait déclaré à un autre assistant de la Maison-Blanche ;
« Je vais simplement subtiliser le papier de son bureau »
Ce document existe, les États-Unis continuent de participer aux deux accords commerciaux mais en négociant de nouvelles conditions.
D’autres assistants ont insulté Trump, Le chef de cabinet John Kelly a traité Trump « d’imbécile » et a déclaré;
« Nous sommes à Crazytown (Village de fous)… C’est le pire travail que je n’ai jamais eu. »
Plusieurs passages racontent aussi des moments marquants des débuts du mandat de Donald Trump. Ainsi, lorsque le président finit par condamner les suprémacistes blancs après les événements de Charlottesville , il confie aussitôt à son entourage : « C’est la plus grosse connerie (sic) que je n’ai jamais faite et le pire discours de toute ma vie. » Puis, lorsque l’équipe du procureur spécial Robert Mueller évoque un possible interrogatoire dans l’enquête sur les liens avec la Russie, son avocat John Dowd répond :
« Je ne vais pas rester les bras croisés et le laisser passer pour un idiot. «
Le président américain a lui-même réagi ce mardi, dans une interview au Daily Caller . Il affirme que le livre n’est qu’un ensemble de « choses méchantes », d’« histoires fabriquées ».
Fatih Tufekci