Le 15 mars 2018, le Comité de la Knesset a approuvé les principes de la Loi fondamentale qui définit l’État d’Israël comme « État nation du peuple juif ». Le Parlement doit, dans les toutes prochaines semaines, élaborer et approuver la version définitive du texte. Pour le Président du Comité, Amir Ohana, il s’agit de « la Loi de toutes les Lois ». De son côté, le Ministre du Tourisme Yariv Levin, l’a qualifiée de « projet de Loi phare du sionisme » qui « remettra Israël sur le bon chemin, à savoir que c’est l’État nation du peuple juif ».
La députée palestinienne de la Knesset, Aida Touma Souleiman, a critiqué le projet de Loi estimant qu’il institutionnalisera, de façon flagrante, un régime d’apartheid.
Parmi les mesures majeures, « l’arabe » ne sera plus une langue officielle de l’État juif (à côté de l’hébreu, principe repris de la version proposée par Avi Dichter en 2011). Le Droit à l’autodétermination y est réservé au seul peuple juif et Jérusalem en est bien sa capitale. Sur le plan migratoire, le texte conserve les principes précédemment adoptés, à savoir que la mission d’Israël est de rassembler les exilés et d’accorder un droit au retour aux seuls membres de la communauté juive qui veulent s’y établir.
La Ministre de la Justice, Ayelet Shaked, a déclarée:
« Il est normal qu’une communauté juive soit, par définition, seulement juive ».
La Loi sur l’État Nation du Peuple juif empêchera de faire d’Israël une démocratie mais qu’importe. Par ailleurs, elle devrait encourager l’annexion des territoires de la zone C de Cisjordanie.
La présence de « députés palestiniens » qui siègent au sein de la Knesset deviendra une parfaite aberration que la Loi nouvelle devrait régler, en l’interdisant. Les non nationaux (les non juifs) ne pourront plus être électeurs ou éligibles à l’occasion des scrutins nationaux.
S’agissant de la présence sur le territoire, Israël pourra étendre la Loi du 8 mars 2018 (sur le retrait du titre de résident permanent des palestiniens et leur expulsion, en cas de manquement à l’obligation de loyauté a l’égard d’Israël), à toute personne, juive ou non, qui porterait atteinte aux intérêts supérieurs de la Nation juive.
Enfin, l’État d’Israël pourra offrir aux juifs de diaspora (qui le souhaitent), en la subordonnant aux respects de conditions qu’il décidera, le bénéfice de la nationalité israélienne puisqu’ils font partie de la Nation juive et qu’Israël est leur État nation.
Pour le 70ème anniversaire de sa naissance, Israël devrait donc devenir l’Etat du peuple juif , n’en déplaise aux palestiniens et à la communauté internationale. Les arabes israéliens pourront aussi choisir de quitter l’Etat du peuple juif vers la Palestine ou ailleurs.
FTU