Le partenaire américain de l’OTAN, la Turquie, a acheté un système avancé de missiles russes appelé le S-400. En vertu de la dernière loi sur les sanctions applicables à la Russie adoptée par le Congrès et signée par le président Trump. Selon la mesure, l’administration est tenue de sanctionner toute entité étrangère qui effectue des transactions importantes avec les secteurs de la défense et du renseignement de la Fédération de Russie. En conséquent les États-Unis devraient ne plus vendre d’armes américaines à ce pays pour avoir fait affaire avec une firme russe interdite. Mais Trump le fera-t-il réellement?
La question a été posée à l’ambassadrice des États-Unis à l’OTAN, Kay Bailey Hutchison, la fin de semaine dernière, au Forum sur la sécurité internationale d’Halifax. Elle a déclaré que l’administration Trump a fait prendre conscience à la Turquie des conséquences d’un accord avec le secteur russe de la défense, mais l’administration n’a pas encore décidé quoi faire à ce sujet.
Hutchison a déclaré ;
« Nous allons traiter bilatéralement une question difficile, je ne sais pas si une décision a été prise sur cette question. Je ne sais pas quelle sera la réponse sera apportée »
Le gouvernement turc a déclaré à l’administration Trump qu’il avait acheté le S-400 parce qu’il avait besoin d’un système de défense rapidement et qu’en tant que pays souverain ils n’avaient pas de compte à rendre aux États-Unis, selon Hutchison. De plus les Turcs ont promis à Washington qu’ils ne relieraient pas le système S-400 bouliers de la défense de l’OTAN.
La Grèce, un autre pays de l’OTAN possède un système russe le modèle S-300 PMU1, qui ne menace personne. Mais un journaliste du « The Washington Post » oublie volontairement la chose et pose la question suivante ;
« La Turquie peut-elle être un allié crédible de l’OTAN alors qu’elle se rapproche de l’armée russe et acquiert des systèmes qui menacent directement les capacités de l’OTAN? »
Réponse Hutchison ;
« De toute évidence, c’est une grande préoccupation, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais d’un autre côté, la Turquie est un allié très précieux au sein de l’OTAN. …. Ils ont répondu présent à chaque fois que l’OTAN en a fait la demande. »
Pendant ce temps, le secrétaire à la Défense Jim Mattis tente d’aller de l’avant avec la coopération de défense américano-turque malgré les sanctions possibles. Il a rencontré le ministre turc de la Défense Nurettin Canikli à Bruxelles le 8 novembre. Après la réunion, Mattis a semblé minimiser l’achat de systèmes de missiles Russes par la Turquie.
Mattis a déclaré ;
« C’est une décision souveraine pour la Turquie. Clairement, (le système russe) ne sera pas interopérable (compatible) avec l’OTAN. Donc, ils vont devoir prendre cela en compte et aller de l’avant. »
Mattis jouait, le commercial avec Canikli pour tenter de vendre à la Turquie, le système LAIRCM (Large Aircraft Infrared Countermeasures) qui protège les gros avions face aux missiles antiaériens. L’idée est de le présenter au président turc Recep Tayyip Erdogan comme un moyen de protéger les avions en vol, en faisant appel à sa peur d’une autre tentative coup d’État militaire. Technique utilisée par Trump ; faire monter les tensions avec la Corée du Nord pour vendre des armes à la Coré du Sud et au Japon.
Le Pentagone a refusé de commenter. Mais l’ancien ambassadeur des États-Unis en Turquie, Eric Edelman, a déclaré que les tentatives de Mattis de ramener Erdogan vers une position favorable aux États-Unis ne marcheraient probablement pas.
« C’est la course d’un autre imbécile. Cela ne marchera pas parce qu’Erdogan n’a aucun intérêt à dans ce sens. Ses intérêts sont dictés par une mauvaise relation américaine. C’est pourquoi le gouvernement turc continue d’attiser les sentiments antiaméricains dans la presse. »
Le S-400 n’est pas le seul sujet irritant dans la relation entre les États-Unis et la Turquie. Erdogan a emprisonné une douzaine d’Américains sous les accusations, « de participation » à la tentative de coup d’État de l’an dernier. Ses fonctionnaires accusent régulièrement les États-Unis de soutenir les terroristes du Unités de protection du peuple (YPG) filial du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Syrie. D’ailleurs, les États-Unis ne le cachent pas. Et traite de voyous les gardes du corps du président qui ont chargé des militants du PKK qui faisait de la propagande terroriste devant la résidence allouée au président turc à Washington.
FTU
Sources: The Washington Post