La ville d’Istanbul s’apprête à accuelir dimanche la rencontre de la saison, celle qui opposera les deux clubs locaux le Fenerbahçe (19 titres de champions) et le Galatasaray (20 titres de champions). Une rencontre considérée comme l’un des plus grands derbys au monde par plusieurs spécialistes sportifs.
Le derby intercontinental, le seul au monde entre deux continents, entre ces deux clubs qui se battent pour une suprématie totale, est toujours accueilli comme il se le doit par la presse écrite et télévisuelle , ainsi que par la population et les fans du ballon rond, un moment privilégié et très intense en émotion, plus que le spectacle donné sur la pelouse, la tension et les évènements émaillant le derby sont toujours en tête de l’affiche.
Séparés par le Bosphore et présents sur deux continents, l’Europe et l’Asie, les deux clubs tiennent leur rivalité sur plus d’un siècle de confrontations, essentiellement sur les rencontres de football mais aussi sur toutes les pratiques omni-sportives comme le basketball, la natation, le volley-ball, l’athlétisme et autres…
Le club de Galatasaray, fondé en 1905, dans un des quartiers les plus chics de la ville d’Istanbul (Istiklal) sur la rive européenne d’Istanbul, est un club sportif créé par l’un des lycées les plus prestigieux de la ville, le lycée Français de Galatasaray, ayant essentiellement comme objectif la formation de dirigeants et de bureaucrates pour reconstruire la nation turque au début du 19ème siècle avec la guerre d’indépendance et la création de la République de Turquie en 1923.
De l’autre côté, le Fenerbahçe, sur la rive asiatique du Bosphore, a été créé en 1907 avec un nom qui est venu du nom du phare présent dans le quartier de Kadıköy/Moda, un club turc qui a longtemps tenu tête aux clubs anglais et français de l’occupation, des victoires qui ont donné du moral et un vent de solidarité à la population civile en quête d’identité forte lors de cette période douloureuse de l’après empire Ottoman et de la naissance de la république actuelle de l’état de Turquie.
Les deux rivaux se sont soutenus pendant de nombreuses années jusqu’à la guerre d’indépendance, mais vite rattrapé par la compétition, les confrontations entre les deux formations sont arrivées à des points de non-retours, pour en devenir rapidement les pires ennemis sur le plan sportif.
GALATASARAY, FENERBAHÇE İLE TÜRK TELEKOM STADYUMU’NDA 8 KEZ KARŞI KARŞIYA GELDİ. BU MAÇLARDA SARI-KIRMIZILILAR 4 KEZ SAHADAN GALİP AYRILDI (MEHMET ŞİRİN TOPALOĞLU/İSTANBUL-İHA)
Ces dernières années, la Fédération de Football de Turquie (TFF), souhaitant éradiquer les problèmes de violences dans les tribunes, avait décidé, en 2011, d’interdire les déplacements pour les fans visiteurs dans tous les derbys stambouliotes, enlevant un peu de charme aux rencontres des trois grands clubs d’Istanbul, le Beşiktaş, le Fenerbahçe et le Galatasaray.
Cette décision a été reconsidérée depuis 2016 par les instances du football turc, redonnant plus de couleurs et d’intensité aux matchs entre les clubs stambouliotes.
Quelque soit la forme du moment de l’une des deux équipes, le résultat d’un derby n’y est pas conditionné, plusieurs exemples de ces dernières années ont largement prouvé le contraire, des résultats où la tactique, la technique, la disposition sur le terrain est complétement mise de côté, ce qui donne le charme de ces rencontres complétement débridés et folles, souvent émaillés d’incident sur la pelouse entre les joueurs, ainsi qu’entre supporters dans les tribunes où à l’extérieur des enceintes respectives.
Plusieurs supporters des deux camps estiment qu’il est aussi important de gagner un derby, que de gagner le championnat, il arrive même le derby prend même le dessus tellement l’émotion devient intense lors de ces rencontres entre les deux clubs centenaires d’Istanbul.
Depuis le début des années deux mille, beaucoup de rencontres inoubliables ont eu lieu entre le Fenerbahçe et le Galatasaray avec notamment la rencontre du 7 Février 2001, se terminant sur le score le plus prolifique de l’histoire des deux clubs (4-4).
Le 6 novembre 2002, Fenerbahçe s’était imposé à domicile(6-0) avec un record historique sur son rival, une rencontre se terminant sur le résultat incroyable de six buts à zéro. De son côté, Galatasaray avait étrillé son adversaire (5-1), le 11 mai 2005, en finale de la Coupe de Turquie, sur un score sans appel de cinq buts à un.
Leader indiscutable et invaincu en ce début de saison, Galatasaray occupe la tête du classement général de la Süper Lig avec 22 points à son actif, tandis que Fenerbahçe, 5ème avec 14 points au compteur, ayant des résultats beaucoup plus mitigés, va tenter de faire subir la première défaite sur sa pelouse de son rival éternel, lors de la rencontre de ce dimanche.
Quelques chiffres sur les rencontres qui ont opposé les deux clubs de la ville d’Istanbul :
385 confrontations (total)
147 victoires pour Fenerbahçe
122 victoires pour Galatasaray
117 matchs nuls
120 confrontations en Süper Lig :
50 victoires pour Fenerbahçe
33 victoires pour Galatasaray
37 matchs nuls
26 confrontations en Coupe de Turquie :
3 victoires pour Fenerbahçe
13 victoires pour Galatasaray
10 matchs nuls
Titres de champions de Turquie :
19 titres pour Fenerbahçe
20 titres pour Galatasaray
Titres en Coupe de Turquie :
6 titres pour Fenerbahçe
17 titres pour Galatasaray
Plus large victoire :
Fenerbahçe – Galatasaray : 0-7 (12 février 1912)
Fenerbahçe – Galatasaray : 6-0 (6 octobre 2002)
Records de participation des joueurs à un derby :
1. Turgay Şeren 56 (Galatasaray)
2. Cüneyt Tanman 53 (Galatasaray)
3. Esat Kaner 49 (Fenerbahçe) et Şeref Has 49 (Fenerbahçe)
Meilleurs buteurs dans les derbys :
1. Zeki Rıza Sporel 29 buts (Fenerbahçe)
2. Tanju Çolak 22 buts (Galatasaray puis Fenerbahçe)
3. Metin Oktay 18 buts (Galatasaray)
Esref Yeftale
Source AA