Zamzam est le nom d’un célèbre puits situé dans l’enceinte de la mosquée sacrée à 38 coudées de la noble Kaaba.
C’est le puits d’Ismaïl fils d’Abraham dont Dieu l’avait abreuvé quand, encore nourrisson, il avait éprouvé de la soif. Sa mère lui avait cherché de l’eau en vain. Elle s’était rendue à Safa, y avait prié et imploré le secours pour Ismaïl. Et puis elle s’était rendue à Marwa et s’était comportée de la même façon. Et Dieu dépêcha Gabriel qui creusa la terre avec son pied et l’eau apparut.
La source de Zamzam est située à 21 mètres de la Kaaba, à l’intérieur de la mosquée sacrée et est alimenté en eau par trois branches principales : une première venant de Safa, une seconde venant de Marwa, la dernière provenant de sous la Kaaba.
Jusqu’en 1953, l’eau de Zamzam était directement du puits via des cordes et des seaux. À l’époque ottomane, l’eau qui n’était pas utilisée de suite par les pèlerins était stockée dans une citerne (image 1).
À partir de 1953, une station de pompage électrique fut installée, débitant 660 litres d’eau par minute. Pour cela, des ouvertures de 70 cm sur 30 cm ont été réalisées sur les trois canaux alimentant zamzam. Le puits actuel, recouvert lors de la première extension saoudienne en 1955, est profond de 30 mètres et mesure 1,5m de diamètre.
Avec ce dispositif, l’eau abonde dans les centaines de fontaines que compte l’enceinte sacrée. L’excédent d’eau pompée est stocké dans une cuve de 15.000 m³ située non loin de la montagne de Thawr.
Sinon, Zamzam est une eau très particulière. Nous avons vu dans un poste les circonstances de son jaillissement. Il s’avère que l’eau de Zamzam est un remède aux maladies et un excellent fortifiant, ce pour quoi les Ottomans prenaient soin d’en avoir toujours avec eux pour leurs campagnes militaires. L’eau de Zamzam se boit debout, en trois gorgées, en récitant l’invocation que le Prophète récitait. Si on peut s’ablutionner avec l’eau de Zamzam, il est blâmable de s’en servir pour le lavage des parties intimes après les besoins.
L’exploitation de l’eau de Zamzam est assurée par les autorités saoudiennes qui en interdisent son exportation à l’exception des pèlerins, auquel un bidon de 5l (non compris dans les bagages) est remis a l’aéroport contre 13 riyals. Ainsi, tout Zamzam que l’on trouve hors du royaume non labellisé n’est pas contrôlé.
À noter que le musée de La Mecque conserve à ce jour l’ancien puits ottoman.
David Bizet
Twitter : @DavidBizet