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Viktor Orban demande à l’EU de payer la facture des clôtures

 

Le premier ministre hongrois a réclamé à la Commission européenne la moitié du coût de la construction d’une clôture anti-migrants,  soit environ 440 millions d’euros, a rapporté vendredi la presse internationale.

Le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, a reçu une lettre de la part du Premier Ministre Hongrois, Viktor Orban, qui demande une participation financière de la clôture construite en 2015 à la frontière de la Serbie.

Longue de 175 km et haute de 4 mètres, cette clôture a été érigée lorsque des centaines de milliers de migrants voulaient rejoindre l’Europe de l’Ouest en traversant la Hongrie.

D’après le journal français « Le Monde », le Premier Ministre aurait mis en avant « la qualité des palissades métalliques, avec ces caméras thermiques, détecteurs de mouvements et miradors high-tech ».

Cette somme réclamée serait due au titre de la « solidarité européenne de lutte contre l’immigration illégale dans la mesure où elle ne protège pas seulement la Hongrie mais aussi toute l’Europe », poursuit la même source.

Le premier ministre hongrois aurait déclaré « qu’il n’est pas exagéré de dire que la sécurité des citoyens européens a été financée par les contribuables hongrois à hauteur de 880 millions d’euros », toujours selon le quotidien français.

La Hongrie n’applique pas l’accord du 18 mars 2016 signé entre la Turquie et l’Union Européenne qui prévoit que pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie au départ des îles grecques, un autre Syrien sera réinstallé au sein de l’Union européenne.

Pourtant, l’accord avec la Turquie avait permis de stopper le flux migratoire vers la Grèce. Ainsi, selon les chiffres obtenus par Anadolu auprès des autorités turques, le nombre de migrants au départ de la Turquie avait baissé de 200 000 (entre décembre 2015 et février 2016) à  3500 après l’accord.

Par ailleurs, Budapest a durci son arsenal anti-migrants afin d’empêcher les demandes d’asiles. Selon les chiffres officiels, seuls quelque 700 demandeurs d’asiles se trouvent sur le territoire hongrois.

A l’heure actuelle, la Hongrie refuse d’accueillir « ces migrants légaux ». Une décision qui sera jugée le 6 septembre prochain par la Cour de Justice de l’Union Européenne.

La commission reste perplexe

Le porte-parole de la Commission européenne Alexander Winterstein a déclaré vendredi que la demande hongroise de la participation au financement allait être « examinée rapidement » avant d’ajouter « nous ne finançons pas la construction de clôtures ou de barrières à nos frontières extérieures » rapporte pour sa part le média France 24.

Il sera peu probable que l’Union Européenne finance un tel projet. Non seulement la Hongrie ne s’applique pas elle même le principe de solidarité en refusant des migrants légaux mais mène une politique solitaire.

Dans les prochains jours, le ton risque de monter entre ce pays et l’Union surtout si la Cour de Justice ordonne l’accueil de migrants.

La Hongrie pourra-t-elle surfer alors sur la vague de l’anti UE pour demander une sortie à son tour? 

Fatih KARAKAYA
Source : AA

 

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