Lundi 27 février, Deniz Yücel, journaliste turco-allemand de « Die Welt », soupçonné d’être « un agent allemand » et un membre d’un groupe armé kurde, a été arrêté par la Turquie.
Jeudi 2 mars l’Allemagne annule un meeting du ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, qui devait s’exprimer devant la communauté turque allemande à Gaggenau, près de la frontière française. Le meeting avait pour but la promotion du référendum constitutionnel prévu en avril pour introduire en Turquie un régime présidentiel. La communauté turque en Allemande est estimée à 1,5 million et en France à 611 000 de personnes. Deux autres rassemblements auxquels devait participer le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybecki, dimanche à Cologne et dans la ville voisine de Frechen, ont également été annulés. Et vendredi, l’hôtel de ville de Gaggenau a été évacué à la suite d’une alerte à la bombe.
La chancelière Angela Merkel qui était à Tunis à déclaré que ces interdictions relevaient des autorités municipales et non du gouvernement fédéral. Mais dans le même temps elle conteste l’arrestation de Deniz Yücel en disant « Nous soutenons la liberté d’expression et nous nous autorisons à critiquer la Turquie ».
Le président Recep Tayyip Erdogan, lui à répondu que la montée des tensions entre les deux pays n’était pas liée à l’arrestation du journaliste, mais au soutien apporté par l’Allemagne aux ennemis de la Turquie. « Deniz Yücel n’a pas été arreté parce qu’il est correspondant de Die Welt » mais « C’est parce cette personne s’est cachée pendant un mois dans l’ambassade d’Allemagne en tant que membre du PKK et agent allemand. Quand nous vous avons dit de nous le remettre pour qu’il soit jugé, vous avez refusé. » et il rajoute « L’Allemagne est devenue le refuge de tous ceux qui commettent des crimes contre la Turquie, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le Feto (Mouvement du prédicateur Fethullah Gülen), le DHKP-C (organisation d’extrême gauche). Ceux qui ont participé à la tentative de coup d’Etat et tous ceux qui commettent des crimes contre la Turquie ont fui là-bas. »
De son coté, le gouvernement néerlandais refusé aussi la tenue d’un meeting aux Pays-Bas relatives prévue à Rotterdam le 11 mars en présence du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Les relations entre Berlin et Ankara ont déjà mises à mal par les purges effectuées par le gouvernement turc après le putsch manqué du 15 juillet dernier et l’ouverture d’une enquête en Allemagne sur des soupçons d’espionnage par des imams turcs. (voir notre article Allemagne: Enquête sur des imams, présumés d’espionnage pour la Turquie)
FTU