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Bataille entre le Président Trump et la Justice

Le bras de fer se poursuit ce lundi entre l’administration Trump et la justice américaine sur le décret migratoire, pendant que des citoyens des pays à majorité musulmane visés par ce texte profitent de sa suspension pour se rendre aux Etats-Unis avant un éventuel nouveau revirement.

La cour d’appel fédérale de San Francisco a en effet rejeté dimanche l’appel formulé la veille au soir par le ministère américain de la Justice contre une décision prise par un juge de Seattle.

Elle a ainsi maintenu cette décision du magistrat James Robart. Il avait émis vendredi une injonction temporaire qui a effet sur l’ensemble du territoire américain, bloquant le décret présidentiel le temps qu’une plainte déposée il y a une semaine soit examinée.

Infligeant un nouveau camouflet à Donald Trump, la justice a confirmé que les ressortissants de sept pays musulmans, visés par le texte controversé, pouvaient continuer de rentrer aux Etats-Unis. Mais la brèche pourrait se refermer rapidement.

« N’arrive pas à croire qu’un juge mette notre pays en pareil péril. Si quelque chose arrive, tenez-le pour responsable ainsi que le système judiciaire. Les gens affluent. Mauvais! », a tweeté le président Trump.

« J’ai donné l’instruction au département de la Sécurité intérieure de contrôler les personnes arrivant dans notre pays TRES ATTENTIVEMENT. Les tribunaux rendent la tâche très difficile! », a-t-il ajouté.

La décision du juge Robart eu pour effet dès samedi de rouvrir les frontières américaines aux ressortissants d’Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen, ainsi qu’aux réfugiés.

Avec l’épée de Damoclès d’un retournement de situation dans ce bras de fer politico-judiciaire qui a des répercussions aux quatre coins de la planète, les immigrants embarquaient en nombre sur des vols à destination des Etats-Unis.

Quelque 60.000 visas, suspendus par ce texte, ont également retrouvé leur validité, selon la diplomatie américaine.

Et de nombreuses compagnie aériennes, dont Air France, acceptent de nouveau les ressortissants des sept pays visés.

Kamal Fadlalla, un médecin soudanais de 33 ans a pu ainsi rentrer à New York dimanche après s’être retrouvé coincé pendant une semaine au Soudan, à l’issue d’une visite familiale.

De nouvelles voix ont par ailleurs critiqué dimanche un décret déjà fustigé de toutes parts et qui a encore déversé dans les rues des grandes capitales mondiales des milliers de manifestants ce week-end.

Symbole du dialogue de sourds entre deux Amériques qui ne se comprennent plus, des dizaines de manifestants, pro-Trump d’un côté, anti de l’autre, se sont fait face devant la Trump Tower de New York dimanche. Les premiers demandant de « laisser une chance » au président, les autres appelant à laisser entrer les réfugiés.

Même le Super Bowl, l’événement télévisuel phare de l’année aux Etats-Unis, n’a pas été épargné. La plateforme californienne Airbnb a surpris avec une publicité prônant la tolérance envers toutes origines et religions.

Au cours de la mi-temps, la diva de la pop Lady Gaga a elle aussi envoyé un message de tolérance, en débutant son show en chantant les très patriotiques « God Bless America » et « This Land is Your Land » qui rappellent notamment que les Etats-Unis sont « une nation de liberté et de justice pour tous ».

Par Mustafa Y.

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