« Face aux sanctions économiques russes, il est une réponse à la sécurité énergétique et aux besoins croissants en énergie », estime Khatib, du Brookings Institute.
Selon l’expert qatari Luay al-Khatib, du Brookings Institute, l’achat de Gaz Naturel Liquide (GNL) par la Turquie au Qatar est plus qu’un «plan B» face aux sanctions économiques russes, il est une réponse à la sécurité énergétique et aux besoins croissants en énergie.
Khatib a commenté aux micros de l’AA les accords signés mercredi à Doha entre la Turquie et le Qatar concernant le GNL.
«Avec la crise politique actuelle entre le partenaire énergétique traditionnel qu’est la Russie, la Turquie n’a pas d’autres choix que de diversifier ses fournisseurs et de renforcer la sécurité énergétique, dans ce sens le gaz qatari va soulager la Turquie», a-t-il estimé.
L’économiste de l’énergie Robin Mills a rappelé de son côté, que la quantité de GNL achetée par la Turquie au Qatar reste faible, précisant que de plus importantes quantités arrivent d’Algérie et du Nigéria.
Pour Mills, la construction par la Turquie d’un terminal au Qatar, serait un bon investissement dans l’infrastructure de l’acheminement du gaz: «C’est le bon moment pour acheter le gaz au Qatar, les prix ont commencé à baisser et la compétitivité s’accélère. Et cet accord va permettre à la Turquie de diminuer sa dépendance au gaz russe», a-t-il expliqué.
De la même manière, l’expert de la Fondation pour la recherche Politique, Economique et Sociale (SETA), Erdal Tanas Karagol, estime que la construction d’une centrale turque au Qatar sera un sérieux avantage pour Ankara face à la Russie.
«Les difficultés peuvent être l’occasion de développer d’autres opportunités, c’est pourquoi la Turquie doit profiter de cette situation avec la Russie pour développer d’autres projets qui lui permettront de gagner en indépendance face au gaz russe», a-t-il ajouté.
Selon le rapport de l’Union Internationale du Gaz (UIG), le Qatar a exporté 76,8 millions de tonnes de GNL en 2014, se classant pour la neuvième année consécutive en tête de la liste des pays exportateurs.
La demande mondiale en 2014 était de 241 millions de tonnes.
Le pays renferme sous son sol près de 14% des réserves mondiales de gaz naturel.