Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a demandé au préfet des Hauts-de-Seine, d’obtenir le limogeage de l’imam Mehdi, qui officie à la mosquée de Gennevilliers, l’accusant d’avoir tenu un discours « contraire » aux « valeurs » de la France.
Le locataire de Beauvau réagissait à un article paru dans le journal Le Parisien, qui faisait état de propos sexistes au cours desquels l’imam aurait accusé certaines femmes impudiques d’être habitées par le démon.
Depuis la parution de cet article, les réseaux sociaux sont en ébullition, et nombreux sont ceux qui dénoncent, d’une part une atteinte au principe de laïcité avec une ingérence manifeste du ministre de l’intérieur dans les affaires du culte musulman, mais surtout, la diffusion d’un énorme mensonge, qu’il suffit de démonter en visionnant la vidéo du prêche incriminé.
Déformation des propos de l’imam
Dans cette séquence filmée, que l’Agence Anadolu a pu consulter et examiner en détail, on entend clairement l’Imam Mehdi, dénoncer les tenues vestimentaires et les comportements de certaines femmes musulmanes, conformément aux préceptes musulmans, mais avec une nuance de taille qui écarte tout sexisme: il y dénonce aussi clairement, les tenues de certains hommes, dont il estime qu’ils manquent de pudeur.
Dans un entretien accordé à l’Agence Anadolu, l’imam souligne qu’il fait « énormément d’efforts pour les jeunes, pour les préserver des réseaux sociaux, des trafics de drogue ou encore de la prostitution juvénile » mais que dans ce « prêche qui fait 30 minutes, on s’arrête à cette séquence » en la déformant.
Il se pose par ailleurs la question de la « diversion » à un moment où le pays est confronté à une crise « sociale, sanitaire et politique ».
« Nous savons, en tant qu’imams, que nous devons surveiller nos propos comme le lait sur le feu » tient enfin à rappeler l’imam Mehdi.
Sur Twitter, les internautes se sont mobilisés pour réaffirmer leur plein soutien à Mehdi, désormais menacé de perdre son statut d’imam à la mosquée de Gennevilliers.
Dans les faits, des prêches sexistes ont en revanche bien été prononcés à Lourdes, début juillet, par un prêtre catholique, avant la visite du chef de l’Etat, sans pour autant susciter le moindre émoi et la moindre menace de sanction de la part des autorités si promptes à réagir dès lors qu’il s’agit du culte musulman.
À noter que cette affaire éclate à quelques jours de l’adoption définitive de la loi séparatisme déjà très décriée dans les milieux musulmans.
Source AA