Le parti de la majorité présidentielle LREM (La République En Marche), menace de retirer son soutien à une candidate aux prochaines élections départementales en raison de son foulard.
En effet, c’est par un tweet, que le député et délégué national LREM, Stanislas Guérini, a provoqué un véritable séisme politique et fracturé son parti.
« Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale » a-t-il donc affirmé.
Le patron du parti a ensuite enjoint les quatre candidats qui apparaissent sur l’affiche incriminée, à faire les modifications nécessaires, sans quoi « LREM leur retirera leur soutien ».
Cette prise de position, contraire au droit français qui permet justement aux candidats à des élections, d’apparaître avec des signes religieux, était au centre de tous les débats ce mardi.
Le tweet de Stanislas Guérini a par ailleurs reçu le soutien de la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa, alors même qu’il intervenait pour répondre à une injonction du Jordan Bardella, vice-président du RN (Rassemblement National).
Contestations de la part de d’autres députés
De nombreux députés LREM se sont en revanche insurgés de cette posture discriminatoire et l’un d’entre eux, sous couvert d’anonymat, explique à Anadolu Agency que « les discussions sont très houleuses dans les groupes de discussions privés entre élus du parlement à ce sujet depuis la publication du tweet de Guérini ».
La députée Naïma Moutchou a rappelé, par ailleurs, à son parti qu’écarter « cette candidate serait une discrimination » et que « la loi protège les convictions religieuses et la liberté de les afficher en campagne électorale ».
Même son de cloche du côté du député M’jid El Guerrab, élu des français de l’étranger, qui a ainsi souligné que « porter le voile n’est ni ostentatoire, ni une valeur », déplorant le fait que « porter le voile aujourd’hui c’est se voir effacer des affiches de campagne ».