Le 6 mai, le magazine l’Obs a publié un article intitulé « Turcs de France, une diaspora sous influence » qui stigmatise une fois de plus les turcs de France.
L’article n’a rien de nouveau tant il s’agit d’une répétition de mêmes accusations déjà utilisées par d’autres médias. Malgré cela, l’Obs n’hésite pas à interroger toujours les mêmes personnes. Ainsi, pour les médias français, il n’existe que 2 – 3 personnes capables de parler des turcs de France.
Pour ne pas changer, l’Obs s’en prend à Medyaturk Info en l’accusant d’alimenter la propagande. De quelle propagande parle-t-il ? Nous savons que nous dérangeons, nous savons que nos articles sont suivis de près par nos détracteurs et nous en sommes fiers. Medyaturk avoisine aujourd’hui, plus de 75 000 visiteurs par mois. Grâce à la publicité gratuite, nos lecteurs augmentent chaque jour. Merci pour ce service que nous n’aurions jamais eu les moyens de payer.
Nous n’allons pas revenir en détail sur la manipulation de l’Obs. Néanmoins, il y a quelques points qui nous intriguent que nous voudrions clarifier.
Le mouvement Gezi
Cela est devenu habituel, les médias parlent sans cesse du mouvement Gezi. Pour eux il s’agit d’une manifestation pacifique qui a trouvé écho jusqu’en Europe et notamment à Strasbourg.
Comme le rappelle le média, en 2013 le cinéma l’Odysée a organisé une soirée en soutien au mouvement. Quand tout le monde parle d’ingérence, c’est quand même étonnant de voir, un cinéma municipal « importer les conflits des autres pays, tout en prenant partie pour des casseurs » sans que cela n’étonne personne. Mais au-delà de ça, certe cette soirée est un droit que personne ne peut mettre en cause, en revanche, pourquoi s’étonner que d’autres usent de leur liberté démocratique pour protester ?
Ce jour là, j’ai fais partie des personnes qui ont protesté contre l’organisation de la soirée. Nous étions une poignée à se rassembler spontanément et nous avons seulement fait une déclaration de presse. Il y avait plus de policiers que nous et la soirée s’est terminée dans le calme. Il n’y a eu ni menace ni débordement. Mais pourtant, Faruk Gunaltay prétend que depuis il reçoit des menaces dans sa boîte mail. Comment cela se fait-il que depuis 2013, aucune enquête soit ouverte, aucune arrestation n’a eu lieu ? On a envie de dire mais que fait la police ? De plus, selon l’Obs, Gunaltay n’a pas mis les pieds en Turquie depuis 6 ans soit sa dernière visite remonte à 2015 donc 2 ans après cette manifestation. Mais bon on n’est plus à une contradiction près.
Repli communautaire
Autre point qui nous intrigue c’est la déclaration d’Umit Acar coordinateur de l’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT) qui nous accuse de rempli communautaire. Pour quelqu’un qui est coordinateur d’une association dont le nom contient « Turquie », c’est très culoté quand même.
De plus sur son site internet, l’ACORT défini son projet associatif ainsi :
Donc si nous résumons leur projet, ils se plaignent d’une discrimination à l’égard des citoyens d’origines turques, enfin de Turquie puisque les kurdes de Turquie ne sont pas des citoyens turcs à leurs yeux. Quand Medyaturk Info relate ces discriminations, il fait du communautarisme mais quand c’est l’ACORT c’est un projet associatif ? On n’est toujours pas à une contradiction près.
Panoplie habituelle pour stigmatiser
D’autres panoplies viennent étayer des propos toujours aussi stigmatisants sur les turcs de France comme les « Loups Gris », « Milli Gorus » ou le DITIB. Nous avons répété des dizaines de fois : les turcs de France ne sont pas arrivés en France avec l’arrivée d’Erodgan au pouvoir. Leur position sur certains sujets n’ont pas évolué depuis 2002.
Les médias attisent la haine envers les turcs. Ils donnent la parole toujours aux mêmes personnes. On ne sait pas ce qu’est leurs objectifs, espèrent-ils voir repartir les turcs ? Par exemple, dans ces articles vous n’entendrez jamais parler des attaques de la part des partisans arméniens ou kurdes envers les turcs de France. Récemment encore, une famille de Saint-Dié a été victime d’attaque par un groupe d’arméniens dans la ville de Saint-Dié-des-Vosges.
N’en déplaise à nos détracteurs : nous sommes autant français que turcs. Nous aimons la France et la Turquie. Nous allons continuer à nous battre pour « un vivre ensemble » paisible où chacun aura droit de s’exprimer sans être taxé de quoi que ça soit.
Attaque contre COJEP
Un article sur les turcs de France sans COJEP ne serait pas un vrai un article. Une fois de plus le COJEP et son président Ali Gedikoglu sont visés. Le président a réagi par un communiqué de presse afin de réponde aux calomnies dont il fait l’objet. Voici le communiqué.
Devenue une tradition médiatique, c’est l’Obs qui cette fois a consacré une pleine page sur la Turquie et sa diaspora. Et comme à l’accoutumée, le Cojep et ma personne ont été pointés du doigt, des accusations grotesques nous ont été portées.
Dans cette article, la parole a été donnée à un certain M. Gunaltay où ce dernier affirme que je l’aurais traité de parasite. Bien qu’une clarification a été faite maintes fois, je rappelle que mes propos ont été déformés. La réalité est que j’avais à l’époque tenu les propos suivants : « certaines personnes parasitent les relations franco-turques », je n’ai jamais visé la personne mais critiqué des comportements qui portent préjudices aux relations entre la France et la Turquie.
D’ailleurs il est fort dommage que L’Obs ait « oublié » de préciser que l’affaire portée devant les tribunaux a été jugée irrecevable et n’a donc abouti à aucune condamnation. Il est regrettable que ce genre d’article est devenu quasi quotidien, l’opprobre jetée sur communauté franco-turcs ne risque malheureusement pas de cesser avec ce genre d’article et de personnalité loin d’apaiser les tensions et à qui on donne la parole.
Erreurs factuelles de l’OBS
De plus, des erreurs factuelles démontrent le sérieux des journalistes qui ne sont pas à la recherche de la vérité. D’une part, le COJEP et le PEJ ne partageaient pas la même adresse. Le PEJ avait son siège a Obernai mais le journaliste écrit volontairement ou involontairement cette erreur.
Ensuite, le PEJ a mis fin à ses activités bien avant la dissolution des Loups Gris et même avant le discours du président Emmanuel à Mulhouse. Si le journaliste avait fait son travail d’investigation correctement, il aurait facilement trouvé cette information.
Enfin, le COJEP a aussi mis fin à ces activités avant la dissolution en question seulement dans ses antennes locales et continue de travailler à l’international avec des organismes internationaux comme le Conseil de l’Europe ou l’ONU.
Le COJEP est et restera une ONG au service de la paix et du bon vivre ensemble. Par conséquent, au nom du principe de la contradiction, nous demandons avec force un droit de réponse.