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Ces enfants innocents du « djihad », oubliés à cause des enjeux électoralistes

enfants du djihad français

Environ les 250 enfants français du djihad sont encore en Syrie dans des zones de guerre. Par peur de perdre les élections, les gouvernements successifs refusent de les prendre en charge.

Pourtant, fin mars, plusieurs avocats avaient annoncé, par un communiqué, avoir saisi la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), contre Emmanuel Macron, « pour crimes de guerre ».

Ainsi, selon ce communiqué, les avocats expliquaient qu’ils voulaient dénoncer « des crimes de guerre perpétrés dans le nord-est syrien pouvant mettre en cause la responsabilité du président de la République française en sa qualité d’auteur et/ou de complice ».

En effet, les avocats Marie Dosé, Ludovic Larivière et Gérard Tcholakian, ainsi que les doctorantes Camille Cressent et Augustine Atry appelaient la procureure de la Cour Pénale Internationale à ouvrir une enquête contre Emmanuel Macron voulant contraindre ce dernier à rapatrier les enfants de djihadistes français restés en zones de guerres.

Quelques 250 enfants concernés

D’après le Centre d’analyse du terrorisme, 250 enfants sont concernés et la grande majorité ont moins de 6 ans et « sont prisonniers avec leurs mères dans des camps du Rojava et y survivent dans des conditions déplorables », dénonçaient encore les avocats.

D’après tous les témoignages recueillis, ces enfants survivent grâce à l’aide humanitaire quand cela est possible et vivent à 2 ou 3 familles par tente sans chauffage, avec des hivers rudes.

La responsabilité pénale de Macron « pourrait être engagée pour crimes de guerre en qualité d’auteur, parce qu’il réfute de manière intentionnelle le droit des femmes à être jugées, et en qualité de complice pour leur détention illégale et celle de leurs enfants, et les traitements cruels et dégradants qu’ils subissent depuis 2019 », expliquaient encore les lanceurs d’alertes.

Des enfants sauvés « au cas par cas »

Dans un avis rendu en septembre 2019, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) exhortait la France à ramener les enfants du djihad en estimant que « ne pas le faire caractériserait une violation manifeste des droits fondamentaux et une atteinte grave portée aux valeurs de la République française ».

D’après le journal Libération, le gouvernement français avait dans un premier temps prévu de rapatrier tous les français notamment les mineurs. Mais suite à plusieurs sondages qui montraient « l’opposition de la majorité des Français, le gouvernement a abandonné cette idée par peur de perdre les élections ».

Qu’ils soient nés là-bas ou partis de France, ces « victimes » n’ont rien demandé à personne. Pourtant, les politiques préfèrent éviter le sujet sous peine de fâcher ses électeurs même s’ils sont citoyens français.

Pourtant, la France continue d’adopter une politique qui consiste à étudier les dossiers « au cas par cas ». Ainsi, le conseiller spécial d’Emmanuel Macron et coordonnateur national du renseignement, Laurent Nuñez, est un fervent défenseur de cette pratique. Ce dernier est d’ailleurs accusé d’avoir « opposé une fin de non-recevoir au rapatriement de ces femmes et leurs enfants, seule mesure de nature à mettre un terme à leurs conditions de détention inhumaines », selon des avocats spécialistes dans ce domaine.

Le problème, c’est que le gouvernement communique très peu sur ce sujet : Combien de cas ont été étudiés ? Combien d’enfants ont été rapatriés ?

Aucun chiffre officiel ne circule. Néanmoins la radio publique, France Inter a publié un reportage avec des femmes qui ont accepté d’élever des enfants revenus de Syrie. On y apprend ainsi que la première a accueilli deux enfants de 4 ans et le deuxième une adolescente de 13 ans.

Faut-il les rapatrier ces enfants du Djihad ?

Le problème c’est que ces adoptions ont apparemment eu lieu il y a deux ans. Depuis, est-ce qu’il y’en a eu d’autres ? On ne sait pas. Cela reste un secret d’état.

Malgré tout, des associations de droits humains continuent d’appeler Emmanuel Macron à prendre ses responsabilités et à rapatrier ces enfants innocents « victimes des décisions de leurs parents ».

C’est le cas par exemple de la Ligue des Droits de l’Homme qui estime que « La France s’honorerait à les rapatrier au plus vite ».

Le refus par certains de les voir revenir en France est motivé par le fait qu’ils peuvent passer à l’acte une fois en France. Comment peuvent-ils penser que des enfants de 5 ou 6 ans ont dans la tête des atrocités pareilles ?

Les laisser grandir dans un milieu hostile avec la volonté de vengeance est plus dangereux que de les prendre en charge et de leur inculquer les valeurs de la République.

Fatih KARAKAYA

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