Nadiya Lazzouni, journaliste et productrice, a indiqué, jeudi sur son compte twitter, qu’elle avait reçu des menaces de mort, demandant aux autorités françaises s’ils comptaient réagir.
« À travers mon travail et mes prises de parole publiques, j’ai toujours essayé de diffuser un message d’espoir et d’ignorer ce climat délétère. Est-ce que je peux encore marcher avec des œillères ? Allez-vous agir face à ces menaces de mort @GDarmanin @MarleneSchiappa @EmmanuelMacron ? », a-t-elle écrit sur son compte.
Dans son message, on voit un cliché d’une lettre « spécialement adressée » à elle.
« Vous n’aurez pas un milliardième de pouvoir en France. Nous vous expulserons au bulldozer […] », peut-on lire dans la lettre aux mots grossiers agrémentés d’insultes.
L’auteur de la lettre conseille à la journaliste de « garder son chiffon (en allusion à son voile) afin de mieux la viser ».
Toujours sur un ton très violent, l’auteur jure de lui « mettre une balle dans la nuque ».
Ne cachant pas sa haine des musulmans, il promet aussi que « la France sera vierge de tout musulman et islamiste ».
Tollé sur les réseaux sociaux
Suite à sa publication, des dizaines de milliers d’internautes ont apporté leur soutien à Nadiya Lazzouni tout en accusant « les politiques d’être responsables de ce climat ».
« La Coordination contre la loi séparatisme » a, par ailleurs, estimé que ces menaces étaient « le résultat de la politique islamophobe et des appels à la haine de ce gouvernement ».
De même, Nicolas Cadène, rapporteur de l’Observatoire de la Laïcité qui sera dissoute par Marlène Schiappa a, également, condamné ces menaces.
« Soutien total face à ces insupportables et intolérables menaces, qui doivent être condamnées », a-t-il réagi à la publication de Nadiya Lazzouni.
Nadiya Lazzouni a collaboré avec l’artiste Kery James dans le cadre de son média « Lebanlieusard.fr » et, plus récemment, son film éponyme produit par Netflix où le public a pu apprécier ses talents de comédienne.
Le grand public a découvert Nadiya lors des débats TV sur la laïcité et les libertés fondamentales.
Par ailleurs, Nadiya intervient lors de conférences et rencontres pour parler de féminisme, d’entreprenariat et de représentation des minorités dans les médias.
Le 18 septembre 2020, une plaque de rue en son nom a été inaugurée à Caen, faisant ainsi d’elle la première femme voilée à avoir une rue baptisée en son nom.