Le 30 mars, Valeurs Actuelles, un média classé à l’extrême-droite vient de publier un article sur le supposé « cri d’alarme d’un professeur ». Sauf que tout avait été monté par Malik, un internaute bien connu sur Twitter.
« Bon les gars, vous voulez savoir comment j’ai piégé Valeurs Actuelles en me faisant passer pour un prof menacé, le tout avec du Cheb Khaled et du Cheb Hasni ? Avec un petit extrait de mon « interview » ? », commence à raconter « Malik Milka ».
Il explique ensuite que face à « ces fakes news sur les musulmans, il avait envie de faire quelques chose ». Alors il décide d’utiliser son ancien compte twitter « pour se faire passer, en tant que Morad, un professeur d’histoire géo, dans une banlieue de Strasbourg ».
Il écrit alors : « Je suis professeur à Strasbourg. Mes élèves refusent que l’on parle de laïcité et de la Shoah, et je reçois des menaces de mort. Toujours les mêmes profils, INTOLERABLE. Je me tairai plus sur la haine contre les Juifs ».
Et là Damien Rieu, membre de Génération Identitaire, très actif également sur les réseaux sociaux saute à pied joint sur l’occasion. Rieu est connu pour ses positions très hostiles contre les musulmans, les immigrés et les Turcs.
Cheb Khaled, chanteur à l’époque de la colonie
Malik joue tellement bien son rôle qu’il écrit, sur un papier puis sur une table de classe, les paroles d’une chanson du chanteur Algérien Cheb Khaled. Il fait passer ses paroles pour « un chant écrit pour combattre la colonisation française ». Il lui donne une traduction complètement erronée.
Par la suite, Amaury Bucco, un journaliste de Valeurs Actuelles, le contacte pour un reportage. Pour mieux accréditer sa version, « Malik » alias le professeur Morad donne son numéro de téléphone et continue de s’échanger par Whatsapp.
« Je sors un max de fakes bien grosses, pensant parfois qu’on allait me griller. « Les élèves refusent le gel hydroalcoolique car il rend impur » « on me traite de harki » « les garçons et les filles ne se mélangent pas ». L’orgasme au téléphone il était comme ça « oh dis m’en plus », s’amuse à raconter encore le jeune internaute.
Le journaliste ne vérifie rien
Devant de telles accusations, le journaliste en extase, ne prend aucune précaution pour vérifier les affirmations. Plus les musulmans sont accusés, plus il en demande.
Après avoir fait son interview, Amaury Bucco fait son article et après l’avoir publié le partage sur son compte twitter.
Il explique ainsi qu’un professeur algérien « passe des moments difficiles avec ses élèves parce qu’il a une certaine idée de la France », en partageant la photo du texte écrit sur un papier.
Rien que cela devrait faire tilter le journaliste mais, il pense avoir trouvé la perle rare qu’il accepte tout.
Il accuse ainsi les musulmans de « faire la prière du vendredi en ouvrant une salle fermée », prétend que plus de la moitié des filles étaient voilées pendant les cours sur Zoom.
Continue par la suite, sur des stéréotypes sur les musulmans : « J’ai mangé pendant le Ramadan, ça a fait un scandale », « harki », « vendu ».
Des prétextes pour attaquer les musulmans
En tout cas, cette histoire ne fait que confirmer ce qu’on savait déjà. Les médias français ont zéro crédibilité. Ils sont prêts à tout pour faire le buzz et surtout alimenter leur propagande raciste et haineuse.
Par ailleurs, en 2010, un homme avait piégé Le Point en racontant l’histoire de la troisième épouse d’un malien qui n’a jamais existé.
Ainsi, des cas isolés ou des histoires bidons deviennent comme si c’était la réalité et des milliers de personnes vont être confortés dans leurs croyances racistes. Peu importe la réalité
Ps : Amaury Bucco a supprimé son tweet et l’article sur le site de Valeurs Actuelles et a publié un nouveau tweet en accusant les islamistes. De plus, Valeurs a accusé de ne pas voir le problème. Le seul problème c’est que « comment peut-on croire aux faits que vous reportez ».