Mardi 9 mars, France Inter a diffusé une programme concernant les turcs de France sous le titre « Les loups gris, meute sous influence ». Une fois de plus, la communauté turque a été présentée comme des terroristes qui mettent en danger la France.
Ce n’est pas la première fois que les médias s’en prennent aux turcs de France. Mais cette fois, le niveau a considérablement augmenté et les allégations sont devenues encore plus fantaisistes qu’avant.
Ainsi dans la présentation de l’émission on pouvait lire : « En Turquie, cette milice fasciste est bien connue. Depuis plus de 50 ans, elle harcèle, menace, tue les Kurdes, les Arméniens, les Alévis, les homosexuels, les Juifs, les Chrétiens, tous ceux que ses partisans considèrent comme les ennemis de la Turquie. Mais sur le territoire français, les Loups gris ont peu fait parler d’eux avant l’année dernière. »
Comment réagir face à ces allégations? Comment peut-on continuer à avoir confiance à la presse avec de tels mensonges ?
Audience avant tout
Après les musulmans de France, désormais les turcs de France sont les premières cibles des médias. Un tel déchaînement contre une communauté n’a plus rien de rationnel et cela relève de la psychiatrie. On peut comprendre que les médias veulent faire de l’audience. On sait aussi que la crise sanitaire, la pauvreté, les fils d’attentes devant les association d’aide n’intéressent plus l’audimat. Alors il faut trouver des sujets qui attisent la haine.
En ce sens, la communauté turque est désormais le puntching ball des médias. peu importe les démentis, peu importe les communiqués de presse. Les médias ne veulent plus rien entendre et s’étonnent qu’on ne veut plus répondre.
D’ailleurs, on ne compte plus le nombre de journaliste à qui nous avons ouvert nos portes. mais bizarrement nos déclarations n’ont jamais été publiées : nous n’avons pas eu de place/de temps pour vos réponses! Tellement pratique ces prétextes.
Pourtant, nous allons continuer à nous battre, nous faire entendre. peu importe que cela ne plaise aux médias friands de la haine, ennemis de la diversité.
Le COJEP répond une fois de plus
Par ailleurs, dans cette émission du 9 mars, l’ONG COJEP International et son président Ali Gedikoglu ont été pris pour cibles. Ce n’est ni la première ni la dernière fois. Le COJEP avait déjà répondu à ses allégations reprises à maintes reprises par divers médias. Mais le journaliste ne s’est pas donné la peine de citer une seule de réponse déjà publiée auparavant.
Doit-on toujours rappeler que l’ONG COJEP a été crée en 1985 à Belfort, soit bien avant l’arrivée d’Erdogan au pouvoir. Mais cela n’a aucune importance pour les médias qui ne veulent pas découvrir la vérité mais seulement désigner les « hommes » à abattre.
Ainsi, de plus en plus, la communauté turque est cible des attaques médiatiques qui mettent en danger la vie de 700 milles citoyens issus de cette communauté. Pour les médias, « les ennemis de l’intérieur » sont désormais les turcs.
Pourtant, le COJEP a quand même choisi de répondre aux allégations, en attendant qu’un nouveau média reprenne les mêmes accusations. Ce qui est certain, c’est que pour ces journalistes, à force de répéter les mensonges, cela va devenir la vérité!
Communiqué de presse du président de COJEP
Agissant en tant que Président de Cojep International, c’est avec stupéfaction et une certaine amertume que j’ai suivi le programme cité en titre. Il est désolant d’observer qu’un organe de presse, réputé sérieux et professionnel, tel que France Inter se soit joint à la campagne de dénigrement ciblant ma personne et l’ONG que je représente en donnant libre cours, sans vérification au préalable, à des allégations diffamatoires et mensongères.
Ces accusations sans réels fondements, sont purement basées sur des dires auxquels j’ai répondu maintes fois dans le passé. Elles démontrent malheureusement qu’elles sont portées en créant une confusion totale dans les esprits faisant un mélange de tous les genres, pourvus qu’il soit rapporté à nos origines réels ou supposés. Ainsi mon nom et l’ONG que je représente sont cités en lien avec des personnes, mouvements ou actes prétendument condamnables moralement.
Il est navrant de constater que nos réponses aux rares journalistes, se donnant la peine de nous questionner, soient qualifiées de « bateau » dès lors qu’elles ne donnent pas éléments à polémique et à la passion. Aussi, il est affligeant de remettre en doute les relations auxquelles nous avons mis fin avec des personnes ne partageant pas ou plus les valeurs que nous avons au Cojep.
Malgré nos multiples dénégations, malgré les multiples relaxes judiciaires, on continue à nous attaquer sur des faits fantasmés qui servent une certaine tendance actuelle, dans le cadre de la préparation des futures élections à la présidence en 2022!
Que faut-il que l’on fasse pour qu’enfin nous soyons entendus, et « jugés » factuellement sur la MULTITUDE de choses que nous faisons bien, sachant que nous acceptons les critiques sur les choses que nous pourrions mal faire.
Malheureusement! Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut entendre.
Acquittement d’Ali Gedikoglu
Ces valeurs universelles, telles que le partage et la bienveillance ont toujours été et resteront au cœur de nos activités. Si ce travail journalistique avait été fait avec honnêteté et objectivité, il aurait dû être dit que les accusations telles que « incitation à la haine » se basant sur une plainte déposée le 31 janvier 2017 à mon encontre a été classée sans suite par le tribunal compétant.
Il est regrettable de voir à quel point les tensions actuelles entre la Turquie et la France ont mis à l’index les franco-turcs ou supposés comme tels, résultant ainsi à des débats/insinuations dépourvus de sérieux allant jusqu’aux limites
du complotisme, chose que le journalisme devrait combattre.
Nous sommes présents dans la vie associative depuis bientôt 35 années. Nous avons travaillé pour servir les valeurs de la France. Il est inacceptable en termes de journalisme et d’éthique professionnelle que nos efforts soient érodés par des accusations irréalistes. Nous invitons les médias à la bienveillance et à contribuer à l’unité multiculturelle de la France.