« Des groupes identitaires français qui reviennent des zones de conflits notamment du Haut-Karabakh représentent un réel danger pour la France », ont analysé les médias français.
Selon une enquête réalisée par plusieurs journalistes, « ces groupes, qui se fédèrent sous une identité religieuse pour afficher leur engagement en faveur de l’Arménie, mettent surtout en scène un affrontement entre l’islam et la chrétienté ».
D’après la presse française, dès le début du conflit du Haut-Karabakh, le 27 septembre dernier, « plusieurs groupes identitaires français se sont emparés de la situation du Caucase pour appeler à la défense de l’Arménie en tant que premier royaume chrétien du monde ».
Cette situation a pour conséquence de « transformer un conflit territorial en affrontement millénaire entre l’islam et la chrétienté », ont ainsi observé les journalistes.
Motivé par la peur du « grand remplacement » et « l’expansionnisme islamiste », plusieurs membres de ces groupes ultraviolents se sont donc rendus sur place, à l’instar de chef du groupuscule violent des Zouaves Paris, Marc de Cacqueray-Valmenier.
D’ailleurs, en raison d’un article sur ce sujet paru dans le journal Libération du mois d’octobre 2020, les auteurs, Pierre Plottu et Maxime Macé, ont reçu des menaces de mort. Ces intimidations ont fait infléchir le journal que s’est autocensuré en retirant l’article visé par les extrémistes acquis à la cause arménienne.
A l’époque, Marc de Cacqueray-Valmenier avait lui-même posté une photo de lui sur les réseaux sociaux, fusil d’assaut à la main et vêtu d’un treillis bardé d’un drapeau arménien et d’une Totenkopf, symbole des unités SS.
La Syrie, autre terrain de prédilection des identitaires
Il faut reconnaître que le Haut-Karabakh n’est pas le seul terrain où les militants de l’extrême droite rôdent. En effet, le site d’information français Médiapart a révélé au mois de septembre 2020, que sous couverture d’aide humanitaire, l’ONG SOS Chrétien soutenait des milices armées au profit de Bachar el-Assad. Ainsi, les membres de l’ONG recevaient aussi un entrainement militaire.
L’Azerbaïdjan a saisi le Parquet national antiterroriste
Tandis que les personnes qui rejoignent d’autres zones de conflits au profit de l’Etat Islamique sont systématiquement déclarés terroristes et poursuivis par la justice française, les autorités de ce même pays s’emblent plutôt bien s’accommoder du cas de ces identitaires.
D’après les médias français, plusieurs d’entre eux sont surveillés de près sans pour autant être arrêtés ou même jugés. De plus, le ministre de l’Intérieur a fait savoir par un tweet, le 26 janvier, qu’il a demandé à ses services juridiques d’étudier la possibilité de dissoudre « Génération Identitaire ». Déjà en 2012, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, avait aussi fait cette déclaration suite à l’occupation du chantier de la mosquée de Poitiers. Mais, le groupe identitaire n’a jamais été inquiété.
Face à cette impunité, au mois de novembre 2020, l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan en France a officiellement saisi le Parquet national antiterroriste en France, estimant qu’une vingtaine de Français, dont plusieurs militants d’extrême droite, auraient pris part aux affrontements.
Le langage des politiques
Désormais ce qui pose problème, c’est également le langage des responsables politiques, qui n’hésitent pas à utiliser la même rhétorique que les extrémistes.
Ainsi, le sénateur Rassemblement National (RN) des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, a recourt au même vocabulaire que les Zouaves.
Plusieurs attentats contre les mosquées en France
Ces identitaires terroristes, dont les médias parlent peu, préoccupent de plus en plus les autorités françaises. En effet, depuis 2018, 12 militants de l’extrême droite ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête visant un projet d’attentat contre Emmanuel Macron.
Par ailleurs, plusieurs attentats ont visé spécifiquement les musulmans, notamment des tentatives d’attaques ciblant des mosquées. Ainsi, un jeune militaire proche des idées de l’extrême droite a été arrêté dimanche 11 août 2020 à Lyon pour avoir préparé un attentat contre une mosquée. En octobre 2019, un autre identitaire avait attaqué la mosquée de Bayonne (sud-ouest) blessant deux fidèles.
De retour en France, un sentiment de vengeance peut pousser ces personnes à commettre des attentats de plus en plus violents.
Pour l’instant, les groupes identitaires se font surtout remarquer par des actions violentes à l’encontre des migrants. En effet, ces groupes qui se posent en « défenseurs de l’identité chrétienne française », voient en les immigrés « la cause du mal de l’Europe et de la France ».