Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), a signé, lundi à l’Elysée, la « charte des principes pour l’Islam de France ».
Les représentants du culte musulman étaient reçus par le président Emmanuel Macron, pour lui présenter le texte, en dépit de la controverse suscitée chez les musulmans eux-mêmes.
Cette charte, que l’Agence Anadolu a pu consulter, assure que « les valeurs islamiques et les principes de droit applicables dans la République sont parfaitement compatibles et les musulmans de France appartiennent pleinement à la communauté nationale » et rappelle évidemment que d’un « point de vue constitutionnel, tous les citoyens, quelles que soient leur religion, leurs croyances ou leurs convictions philosophiques, sont égaux ».
Composé d’une dizaine d’articles, le texte rejette une prétendue « instrumentalisation de l’islam à des fins politiques et/ou idéologique » et indique que « les signataires s’engagent donc à refuser de s’inscrire dans une quelconque démarche faisant la promotion de ce qui est connu sous l’appellation d’islam politique ».
Il est par ailleurs précisé en annexe que « par [islam politique], la présente charte désigne les courants politiques et/ou idéologiques appelés communément salafisme (wahhabisme), le Tabligh ainsi que ceux liés à la pensée des Frères musulmans et des courants nationalistes qui s’y rattachent ».
Le CFCM refuse, via cette charte, que les « lieux de culte servent à diffuser des discours politiques ou importent des conflits qui ont lieu dans d’autres parties du monde ».
Mais le texte ne s’arrête pas là: il prend une claire position politique en niant un « racisme d’Etat », alors même que la France a pourtant déjà été condamnée notamment en 2016 pour des contrôles au faciès.
« Dès lors, les dénonciations d’un prétendu racisme d’Etat, comme toutes les postures victimaires, relèvent de la diffamation. Elles nourrissent et exacerbent à la fois la haine antimusulmane et la haine de la France » affirme le texte, sans aucune retenue.
Les deux fédérations turques refusent de signer
Parmi les huit fédérations qui composent le CFCM, trois dont le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görus (CIMG) et Foi & Pratique, ont, pour l’heure, refusé de signer.
En effet, selon nos sources, bien qu’elles adhèrent à un nombre importent de principes, les 3 fédérations ont des craintes sur certaines formulations qui ouvriraient la porte à des abus.
Cité par la presse nationale, Emmanuel Macron a salué la signature et estime qu’il s’agit d’un « engagement net et clair ».
La signature confirme donc l’ingérence de l’état dans les affaires religieuses enfin seulement sur l’Islam.