Dans une tribune publiée dimanche par Mediapart, 33 personnalités ayant voté pour le président Emmanuel Macron en 2017 lui demandent de retirer ses projets sur la « sécurité globale » et contre les « séparatismes ».
En effet, dans cette tribune les auteurs estiment que ces nouvelles lois font « reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation ».
Par ailleurs, les 33 personnalités signataires tels que le politologue Olivier Roy, l’avocat William Bourdon et l’ex-footballeur Lilian Thuram rappellent qu’ils ont été séduits par le projet du candidat Macron et qu’ils ont voté dès le premier tour pour lui afin qu’il mène à bien son projet.
« Car, au prétexte d’une illusoire sécurité face aux désordres du monde, le gouvernement et la majorité qui agissent en votre nom sont en train de restreindre nos libertés fondamentales. Celles qui garantissent la vitalité de la démocratie française, permettant la libre expression des critiques, protestations et oppositions », s’insurge encore les auteurs.
« Laisser faire cette atteinte à nos libertés et à nos droits, c’est installer ce dont l’extrême-droite néo-fasciste rêve : un État autoritaire où l’État de droit devient un État de police, criminalisant les mobilisations de la société et certaines revendications populaires. Si vous n’empêchez pas cette perdition, vous porterez la terrible responsabilité historique d’avoir fait la courte échelle aux idéologies mortifères contre lesquelles vous avez été élu ; et à votre tour, vous serez emporté et ne pourrez plus rien empêcher », mettent en garde les personnalités.
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Abandon du projet
Après ces constats, les défenseurs de libertés demandent «avec force et gravité d’interrompre cette course à l’abîme en vous opposant à ces lois liberticides et à cette exacerbation des déchirures de notre société». En effet, ils estiment que ces lois « abîment la République dont la promesse d’égalité des droits est indissociable de son exigence démocratique et sociale, inscrite dans notre Constitution ».
Pour rappel, la loi dite de « séparatisme », rebaptisée depuis « lois renforçant les valeurs républicaines », veut renforcer les règles de la laïcité et aussi sanctionner les informations mettant en jeu la vie d’autrui. Pourtant, depuis l’annonce du projet, les musulmans de France estiment que cette loi tend à discriminer les musulmans en les stigmatisants d’avantage. D’ailleurs, la dissolution de Barakacity ou de CCIF est considéré comme « une attaque personnelle envers les musulmans ».
En outre, la loi dite de « sécurité globale », adopté en parti par le parlement, veut pénaliser la diffusion malveillante de photographies de policiers lors de manifestations. Pourtant, la plupart des rédactions de la presse française voit dans cette loi une atteinte à la liberté de presse.
Depuis l’annonce du projet, plusieurs manifestations ont eu lieu dans toute la France, entrainant parfois des affrontements avec la police.
Rédaction avec Agence Anadolu