Plusieurs élus français ont ouvertement affichés leur soutien à l’Arménie en cédant à l’influence des lobbys arméniens malgré les résolutions de l’ONU.
Suite à ces mensonges, des responsables d’associations françaises et franco-azerbaïdjanaises, répondant aux questions de l’Agence Anadolu (AA) vendredi, ont dénoncé l’instrumentalisation et la politisation des institutions de la République Française par une partie de la communauté franco-arménienne.
Dénonçant également la propagande mensongère et diffamatrice menée à l’égard de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, les responsables associatifs ont notamment regretté l’écho trouvé dans de nombreux médias français par cette rhétorique calomnieuse des lobbys arméniens de France.
L’historien Maxime Gauin, reconnaissant l’existence d’un important nationalisme arménien de France, a cependant estimé que son influence s’était réduite aux cours des décennies passées.
Dévoiement des institutions de la République Française par des lobbys arméniens
Gunel Safarova est présidente et fondatrice de l’Association « Dialogue France-Azerbaïdjan » visant à promouvoir les contacts entre les deux pays par le biais de projets culturels et économiques, et de divers événements, ainsi que de l’association ALIM (savant en azerbaïdjanais) visant à renforcer les échanges scientifiques franco-azerbaïdjanais.
Interrogée vendredi par AA, Safarova a dénoncé l’attitude agressive et mensongère adoptée par une partie de la communauté arménienne de France, déplorant « l’influence néfaste d’un lobby arménien qui fait une propagande mensongère dans la négation totale de la législation internationale », notamment à travers le dévoiement et l’instrumentalisation politisés des institutions de la République Française.
Précisant que le siège social de l’association Dialogue France-Azerbaïdjan se trouve à Lyon (Rhône-Alpes), la responsable associative a témoigné des difficultés rencontrées dans le cadre des activités entreprises par son association (Loi 1901), Safarova déplorant une interférence des certains élus français d’origine arménienne :
« C’est vite devenu fatigant d’organiser des événements », explique la présidente de l’association culturelle. « Dans les municipalités de l’agglomération lyonnaise, on peut constater la présence de nombreux conseillers issus de la communauté arménienne », ajoute Safarova déplorant les interférences de certains élus à l’encontre de leurs activités :
« Des maires adjoints ont empêché certains de nos événements, ou rendu impossible leur organisation, notamment en faisant traîner le processus officiel », note encore Safarova regrettant « le parti pris et l’hostilité de certains élus de la République ».
Agressions verbales et menaces xénophobes
Un autre responsable associatif franco-azerbaïdjanais interrogé par AA a témoigné, de façon anonyme, d’agressions verbales xénophobes ainsi que de menaces proférées à son encontre au cours d’événements organisés par son association :
« J’ai été agressé verbalement et ouvertement à plusieurs reprises par des Franco-arméniens lors d’événements que nous avons organisés. On nous menace juste pour nos origines », déplore le responsable associatif qu’on appellera Fouad, ce dernier dénonçant « le fanatisme de nombre d’entre eux » qu’il explique par le fait qu' »Ils sont d’abord Arméniens et Français après ».
Fouad se souvient notamment d’un fait survenu lors d’une activité organisée par son association il y a quelques mois :
« Dans un événement, on s’est présenté… quelqu’un de la diaspora arménienne qui ne me connaissait pas et que je ne connaissais pas, a commencé à discuter avec moi et à m’agresser, puis à conclure en me disant « ne vous inquiétez pas, chez vous [l’Azerbaïdjan] ce sera bientôt chez nous [l’Arménie] », témoigne le responsable associatif qui explique que la personne l’ayant agressé « est de la troisième génération de la diaspora arménienne, et pourtant, elle se considère surtout arménienne, pas vraiment française ».
Fouad dénonce notamment un « dangereux nationalisme arménien qui s’est également immiscé dans les institutions de la République », le responsable associatif regrettant l’interférence néfaste de certains élus français issus de la diaspora arménienne.
La propagande mensongère des nationalistes arméniens
La Présidente de l’association Dialogue France-Azerbaïdjan, Gunel Safarova déplore également le fait que les médias français puissent relayer « la propagande mensongère » des nationalistes arméniens.
« Malheureusement trop souvent je lis ou entends dans les médias, notamment français, de nombreux mensonges et de nombreuses diffamations à l’égard de l’Azerbaïdjan et des Azerbaïdjanais », témoigne la responsable associative, celle-ci jugeant que « l’ignorance relative et certains journalistes » y joue sa part, arguant cependant que la « propagande mensongère et nationaliste de la diaspora arménienne trouve un grand écho dans les médias ».
Safarova se souvient d’un débat auquel elle a récemment participé en direct sur une chaîne télévisée francophone face au coprésident du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France) Franck Papazian, afin de combattre cette propagande mensongère qu’elle dénonce.
Selon la responsable associative, la rhétorique tenue par Papazian au cours de ce débat était essentiellement constituée de mensonges :
« Cette personne n’a pas arrêté de répéter le mensonge que l’Azerbaïdjan aurait envahi l’Arménie, alors que c’est le contraire même, selon l’ONU et le droit international », déclare Safarova regrettant l’écho trouvé par ces mensonges dans la presse nationale.
« Il est impossible de débattre avec des personnes qui nient toutes les lois internationales qui doivent s’appliquer à tous. », note encore la présidente de l’association Dialogue France-Azerbaïdjan.
L’influence du nationalisme arménien sur la politique française
Selon l’historien français, Maxime Gauin, interrogé vendredi par AA, bien que la force militante de la diaspora arménienne se soit fortement réduite au début du XXIe siècle, celle-ci n’en demeure pas moins réelle dans les décisions politiques françaises, au moins à l’échelle locale :
« Après l’échec du Centre économique arménien, en 1933 (réduit, sur intervention du Quai d’Orsay, à des objectifs purement économiques, justement), les nationalistes arméniens en France n’ont plus d’impact qu’au niveau local (Marseille, notamment) pendant quatre décennies. Le terrorisme des années 1970 et 1980, l’arrivée d’une génération (sexagénaire ou septuagénaire aujourd’hui) qui n’avait connu ni la répression anticommuniste de l’entre-deux-guerres, ni celle de la période la plus tendue de la guerre froide, ni l’Épuration de 1944-1949, tout cela a changé la donne », note Gauin, rappelant également les échecs subis par le nationalisme arménien de France :
« Néanmoins, l’assimilation, les échecs à répétition du duo Toranian-Papazian (rejet en 2011 de la proposition de loi Masse, visant à interdire le débat sur 1915, censure en 2012 de la proposition de loi Boyer, similaire, par le Conseil constitutionnel, échec en 2013 d’un avant-projet de loi toujours similaire, devant le Conseil d’État, censure en 2017 de l’amendement gouvernemental à la loi Égalité et citoyenneté, sur le même sujet, etc.) ont détruit le tissu militant du nationalisme arménien en France. Le Conseil de coordination des associations arméniennes de France n’a plus de site Internet depuis cet été », ajoute encore l’historien.
Relations personnelles avec les élus
Gauin juge que la force de ce nationalisme arménien de France « réside dans les relations personnelles nouées avec certains élus, et plus encore dans le fait qu’il n’existe strictement rien, en face, côté franco-turc., l’historien déplorant que « toutes les tentatives d’union » des associations franco-turques avaient échoué ».
« Personne n’est payé à plein temps pour répondre, de manière calme et argumentée, à des professionnels du mensonge », note encore Gauin réitérant son appel aux responsables associatifs pour agir de façon efficace face à la propagande nationaliste d’une partie de la communauté franco-arménienne.
Sur un ton voulu provocateur, l’historien demande « Qui, par exemple, serait capable de démontrer que Staline n’a nullement « donné le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan » ? ».
Gauin répond qu' »Un nombre infime de jeunes Franco-Turcs » en est capable, regrettant qu' »aucun d’entre eux n’exerce de responsabilité associative, ou n’a[it] d’accès à un quelconque journaliste.
Le conflit du Haut-Karabagh
Les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux anciennes républiques soviétiques, sont tendues depuis 1991, lorsque l’armée arménienne a envahi et occupé le Haut-Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme étant celui de l’Azerbaïdjan.
Plusieurs résolutions des Nations unies, ainsi que de multiples recommandations d’organisations internationales, réitèrent les appels au retrait des forces arméniennes d’occupation, dénonçant également de nombreux crimes de guerre et violations des droits de l’homme, commis par les forces arméniennes d’occupation.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au moins 500 000 réfugiés internes azerbaïdjanais ont fui les sept régions occupées, celles-ci représentant un quart du territoire azerbaïdjanais.
Le Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) – coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis – a été créé en 1992 afin de trouver une solution pacifique au conflit, sans résultats concrets, malgré un fragile cessez-le-feu convenu en 1994.
La Russie, la France et les États-Unis, ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, après les affrontements survenus récemment entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Umit Donmez pour Anadolu Agency