Une mobilisation sans précédent a été initiée en faveur des Ouïghours, 55 députés français créent un « Collectif parlementaire de solidarité avec les Ouïghours » suite à l’appel de la Présidente de l’Institut Ouïghour d’Europe (IODE), Dilnur Reyhan avec le soutien d’Omar Sy.
Le même jour, le quotidien français « Le Monde » publiait une tribune signée par un grand nombre d’intellectuels et artistes internationaux tels que Judith Butler, Salman Rushdie, Achille Mbembe, Charles Taylor, Roberto Saviano, ou encore l’acteur français Omar Sy apportant également son soutien aux ouïghours. peuple musulman turcique du Turkestan oriental, suite à l’initiative du député Raphaël Glucksmann.
Création du Collectif parlementaire de solidarité avec les Ouïghours
Suite à l’appel de Dilnur Reyhan, 55 membres de l’Assemblée nationale française ont décidé de créer un « Collectif parlementaire de solidarité avec les Ouïghours » afin de soutenir le peuple opprimé.
Ainsi, dans une tribune signée par la présidente de l’IODE dans le quotidien « Libération », 55 législateurs français établissant que « depuis 2016, le régime chinois mène une politique d’anéantissement de la population musulmane et turcophone » ont décidé de lancer « aujourd’hui un collectif parlementaire de solidarité avec les Ouïghours, avec la volonté de tout faire pour faire fermer ces camps de la honte et défendre la vie et les droits des Ouïghours ».
La liste des membres du collectif incluait des élus du groupe « Écologie Démocratie Solidarité (EDS) » tels qu’Aurélien Taché, Cédric Villani et Delphine Batho, ainsi que des « Socialistes et apparentés » tels que Boris Vallaud, Olivier Faure et Jérôme Lambert, mais également d’autre noms connus comme Clémentine Autain ou Danièle Obono du groupe de « la France Insoumise (LFI) et de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) » ainsi que le nom de Frédérique Dumas du groupe « Libertés et Territoires ».
LREM refuse de participer
En revanche, aucun membre du groupe La République en Marche (LREM, parti au pouvoir) et aucun élu de Droite ne figure parmi les membres de ce collectif parlementaire.
Interrogée mardi par l’Agence Anadolu (AA), Dilnur Reyhan, présidente de l’Institut Ouïghour d’Europe, et directrice de publication de la revue bilingue « Regard sur les Ouïghour-e-s », a exprimé sa fierté dans la réussite de son initiative :
« Je suis très fière d’avoir réussi à mettre ensemble des députés de différents mouvements politiques autour de cette initiative. C’est une semaine chargée d’actions en faveur des Ouïghours contre la politique génocidaire de la Chine. Et l’annonce de la création du collectif de solidarité et l’appel des personnalités figurent parmi les actions marquantes de cette semaine », a déclaré Reyhan, exprimant cependant son regret face à l’absence de soutien du groupe LREM ainsi que des législateurs de la droite française :
« J’ai sollicité d’abord les partis politiques de droite comme de gauche pour qu’ils signent la Charte de solidarité avec les Ouïghours. Je n’ai eu aucun retour de la droite y compris du LREM.
Pareillement, pour constituer le Collectif, j’ai envoyé la tribune, j’ai eu zéro réponse de la droite et une députée LREM a répondu que le délais étaient trop court, qu’il fallait consulter l’ensemble du groupe, sans donner pour autant sa réponse individuelle non plus », a déploré la jeune femme ouïghoure exprimant cependant son espoir dans des évolutions futures.
« Je regrette vraiment qu’on n’ait pas eu de soutien du LREM ni de la droite au Collectif, mais je pense que ça va venir », a-t-elle déclaré à AA.
Remerciement aux députés signataires
« Remerciements au nom de la diaspora ouïghoure l’ensemble de 54 député.e.s français.e.s qui sont les premiers membres du Collectif de Solidarité Ouïghour à l’Assemblée Nationale. Tout particulièrement à Aurélien Taché, Boris Vallaud, Clémentine Autain, REHMET », déclarait-elle en concluant son message par un remerciement en langue ouïghoure, avant l’ajout d’un nom à la liste des députés, plus tard dans la journée.
Omar Sy. des artistes et intellectuels en soutien aux Ouïghours
Par ailleurs, le même jour, le quotidien français « Le Monde » publiait une tribune signée par un grand nombre d’intellectuels et artistes reconnus à l’échelle internationale, apportant leur soutien au peuple musulman turcique du Turkestan oriental, suite à l’initiative du député « Place publique », Raphaël Glucksmann.
Dans la tribune intitulée « Agir pour les Ouïgours, c’est une manière de nous définir en tant que monde », des noms tels que Judith Butler, Salman Rushdie, Achille Mbembe, Charles Taylor, Roberto Saviano, ou encore l’acteur français Omar Sy dénonçaient « l’oppression de ce peuple musulman turcophone de Chine » en appelant la communauté internationale « à des actes forts pour faire pression sur Pékin ».
La personnalité préférée des Français, Omar Sy ne manquait pas de participer à l’élan de solidarité avec les Ouïghours en partageant la tribune qu’il a avait cosignée, sur compte Twitter en reprenant fidèlement le titre de la publication :
« Agir pour les Ouïgours, c’est une manière de nous définir en tant que monde », tweetait le sage homme.
Partageant le tweet de Sy, le Député Glucksmann, à l’origine de l’initiative, appelait à la mobilisation « pour les principes humanistes » :
« Le temps est venu de nous mobiliser massivement partout sur la planète. Le temps est venu de relever la tête et d’agir pour les principes humanistes que nous prétendons porter. Et le temps est venu de nous battre pour le droit d’un peuple à vivre », déclarait l’élu accompagnant le tweet d’un signe de poing levé, symbole de résistance face à l’injustice.
La Région autonome ouïghoure du Xinjiang
La Région autonome ouïghoure du Xinjiang, également connue sous le nom de Turkestan oriental, abrite 13 millions d’Ouïghours, un peuple musulman turcique, qui représente 45% de la population du Xinjiang, et qui accuse depuis longtemps les autorités chinoises de discrimination culturelle, religieuse et économique.
Les experts des Nations Unies signalent, en janvier 2018, qu’au moins un million de personnes d’ethnie ouïghoure et d’autres minorités, principalement des Musulmans, sont emprisonnées dans des camps au Xinjiang, dans le cadre d’une répression qui est notamment décriée par les États-Unis et d’autres pays.
Pourtant, le gouvernement chinois affirme que ses camps offrent une éducation et une formation volontaires pour aider à éradiquer l’extrémisme.