Selon plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux, des sans-abris ont expliqué aux travailleurs sociaux avoir reçu des contraventions pour ne pas avoir respecté les règles de confinement général.
En effet, d’après une vidéo diffusée sur Facebook, un travailleur social du 115 rapporte que les sans-abris lui ont confié avoir reçu des contraventions pour avoir été « dehors sans motif valable ».
Depuis le début du confinement, « quatre ou cinq » cas de verbalisations de sans-abri ont été recensés, rapporte le quotidien français « le Progrès ».
Face à cette situation, Maud Bigot, responsable d’une association sociale, a écrit un mail à la préfecture du Rhône pour dénoncer ces agissements. « Il faut que le préfet fasse stopper cela, il y a des limites à l’indécence », s’insurge-t-elle. Elle explique avoir « la rage » face à cette situation. « On nous dit de rester confinés, mais quand on n’a pas de chez soi, que faire ? Il y a des limites à l’indécence », martèle-t-elle toujours sur son compte Facebook.
« Il faut que le préfet fasse stopper cela ».
Le préfet de Rhône Alpes ouvre une enquête
Dans ce contexte, le préfet de Rhône-Alpes, Pascal Mailhos, a immédiatement réagi, jeudi, par la voie d’un communiqué de presse.
« Les faits relatés dans l’article de presse, s’ils étaient avérés, sont contraires aux instructions données aux forces de l’ordre », explique-t-il dans le communiqué. Il rajoute également qu’il a donné des instructions au Directeur départemental de la sécurité publique du Rhône afin de « diligenter une enquête interne pour faire toute la lumière sur cette affaire ».
Il promet par ailleurs, « d’annuler les contraventions délivrées à des sans-abris ».
Accueil des sans-abris
Selon les autorités françaises, plus de 80 sites ont été pré-identifiés par les préfets pour accueillir les sans-abris. Ainsi, la France disposerait un total de 2 875 places.
Depuis le début du confinement, les sans domiciles fixes (SDF) sont plus particulièrement touchés.
Lundi, le président français Emmanuel Macron a annoncé dans un discours télévisé que la France allait passer en confinement total avec interdiction de sortir ou de circuler sans motif nécessaire.
L’interdiction a commencé dès le lendemain, mardi, pour au moins 15 jours. Les personnes qui souhaitent sortir doivent donc justifier une raison valable avec une attestation à remplir soi-même. Les contrevenants à cette interdiction risquent une amende jusqu’à 135 euros.
La France recense, selon le dernier bilan annoncé jeudi par le directeur général de la santé Jérôme Salomon, 10 995 patients contaminés par le coronavirus et 372 décès.