La Cour des comptes épingle la politique en matière de réduction des pesticides agricoles du gouvernement dont les effets sont « très en deçà des objectifs », en dépit de la mobilisation « d’environ 400 millions d’euros » de fonds publics rien qu’en 2018, dans un référé publié sur le site internet.
« Mis en œuvre depuis 2008, les plans de réduction des usages et des effets des produits phytopharmaceutiques, dits « plans Écophyto », devaient permettre à la France de réduire les risques et les effets de ces produits (communément appelés ‘pesticides’) sur la santé humaine et sur l’environnement, et d’encourager le recours à des méthodes de substitution », explique le référé en introduction.
Dix ans après, malgré des actions mobilisant des fonds publics importants, environ 400 millions d’euros pour 2018, ces plans n’ont pas atteint leurs objectifs.
Pour sa part, la cour réclame « plus de simplification et de visibilité accrue pour les plans Écophyto ». De plus, elle suggère à l’État « d’influer davantage sur les modes de production agricole.
Ainsi, selon le rapport de la cour des comptes, la consommation de produits phytosanitaires en agriculture a augmenté de 21% en France en 2018.
Pourtant, le Grenelle de l’environnement en 2007 avait fixé un objectif de réduction de 50% de l’usage des pesticides de synthèse en 10 ans. Or, les deux plans successifs mis en œuvre, Écophyto 1 et 2, ont été des échecs. C’est en conséquence qu’au mois d’avril, le gouvernement français a annoncé un nouveau plan. Ainsi, avec le plan Écophyto 2+, le gouvernement espère pour la troisième fois de désintoxiquer l’agriculture.
Le Premier ministre reconnait l’inefficacité du plan
Dans sa réponse, aux critiques de la Cour sur les trois plans gouvernementaux successifs, datée du 3 février, le Premier ministre Edouard Philippe reconnaît en effet que les objectifs ne sont pas atteints mais liste toutes les mesures déjà engagées par le gouvernement pour y remédier.
Par ailleurs, le Premier ministre promet d’annoncer les nouvelles données chiffrées « courant avril 2020 » sur les ventes de produits phytosanitaires en 2019, issues des déclarations des distributeurs de ces produits.
Enfin, Philippe rappelle que « les quantités de produits phytopharmaceutiques les plus préoccupants pour la santé et l’environnement ont diminué, entre 2009-2011 et 2016-2018, de 15%.
On appelle donc pesticides des substances utilisées, en agriculture généralement, pour lutter contre des organismes nuisibles aux cultures. Et l’on regroupe sous ce terme une grande variété de composés ou de mélanges.