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Affaire Liu Shaoyo

Depuis quelques semaines, l’actualité a été marqué par les violences policières. Et cela ne risque pas de s’apaiser rapidement. En effet, une autre affaire vient appuyer la thèse de violence gratuite de la part des policiers.

Liu Shaoyo, père de famille chinois de 56 ans, a été abattu par la police à son domicile à Paris dimanche 26 mars.

20h15, trois fonctionnaires de la BAC sont appelés à la résidence Curial, dans le XIXe arrondissement de Paris. Selon des sources policières, un habitant s’inquiète de la présence d’un homme qui circule avec une arme blanche dans les parties communes. Arrivés sur place, les policiers en civil disent que Liu Shaoyo les auraient insulté depuis une fenêtre. Puis l’homme entre dans son appartement et les fonctionnaires se présentent devant sa porte de son domicile, oubliant pourquoi ils étaient venus à l’origine.

N’étant plus que deux policiers, ils frappent à la porte. Sans réponse, ils l’enfoncent et Liu Shaoyo armé d’une paire de ciseaux déboule et blesse l’un des deux policiers au thorax, son collègue usant de la légitime défense tire et tue l’homme.

Pourtant la famille conteste cette version. Selon elle, les policiers seraient intervenus « suite à l’appel d’un voisin se plaignant d’un différend familial ». Le père de 4 enfants était en train de tailler des poissons avec des ciseaux. L’une de ses filles raconte que «la porte a commencé à toquer. De plus en plus vite. Mon père a essayé de retenir la porte (…) J’étais prise de panique. La porte s’est ouverte d’un coup et on a entendu un coup de feu. Ils ne se sont pas présenté en tant que police! Mon père était au sol, il n’a pas eu le temps de toucher le policier…» puis «C’est vrai qu’on parle fort, mais il ne faut pas traduire ça par des différends familiaux» ajoute-t-elle.

Dans les deux versions il y a des éléments qui ne collent pas. Tout d’abord celle de la police : la Bac intervient pour rechercher un homme qui se balade avec une arme blanche. Pourquoi les policiers ne cherchent-ils pas cet individu? Les policiers disent avoir été insulté par Liu Shaoyo à la fenêtre. Mais on se demande depuis quand les policiers parlent le mandarin (chinois) ? Qu’en savent-ils? Liu Shaoyo savait-il que c’était la policiers qui étaient là étant donné qu’ils étaient en civils ?

Ensuite dans la version de la famille : la Bac « Brigade Anti Criminalité » serait intervenus pour des différends familiaux. Or, La Bac n’intervient pas parce que des gens « parlent trop fort dans leur appartement. » Le policier blessé au thorax a eu plusieurs jours d’ITT (Incapacité temporaire de travail). Comment a-t-il eu cette blessure?

Enfin on peut se demander si les ciseaux avec les empreintes de Liu Shaoyo ont été retrouvé et si le sang du policier a été relevé sur place. Aucune information n’a été releyé à ce sujet.

Le plus décevant dans cette affaire, c’est que les journalistes parlent plus du paratexte que du texte en lui-même. Comme dans l’affaire Théo la presse qui s’était focalisé sur une fraude fiscale, ici se polarise sur une mafia chinoise qui manipulerait les manifestations pour Liu Shaoyo. Pourtant la vraie question est de savoir si la police a désormais la gâchette facile pour « tuer » à la moindre « embrouille.  »

FTU